Lettre d'information du 26 mai 2024

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Le 26 mai 2024

 

Au sommaire de cette lettre… Parmi les textes de loi… Une question sénatoriale relative au risque de disparition du programme de surveillance du mésothéliome… De nouvelles mesures à rajouter au Plan de prévention des accidents graves et mortelsLe bilan 2022 des comités régionaux de reconnaissances des maladies professionnellesUne étude clinique sur l’association entre l’arthrose de hanche et l’exposition à des contraintes bio-mécaniquesUn sondage sur l’absentéisme en 2023…>

 

Les lettres d’information sont accessibles, depuis janvier 2019, sur un blog à l’adresse suivante : https ://bloglettreinfo.blogspot.com/.

 

·     Textes de loi, réglementaires, circulaires, instructions, questions parlementaires, Conseil d’État

 

Question parlementaire sénatoriale

Fin des dispositifs de surveillance du mésothéliome pleural

Question de M. Pascal Allizard (Calvados - Les Républicains) - Publiée dans le Journal officiel du Sénat le 08/02/2024, page 422

« M. Pascal Allizard attire l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé et des solidarités à propos de la fin des dispositifs de surveillance du mésothéliome pleural.

Il rappelle que le programme national de surveillance du mésothéliome pleural (PNSM) existe depuis plus de vingt ans.

Il permet de suivre l'évolution de la situation épidémiologique des mésothéliomes pleuraux, marqueurs spécifiques des expositions passées à l'amiante.

En 2021 a été mis en place un dispositif national de surveillance des mésothéliomes (DNSM) pour « moderniser et d'optimiser la surveillance de tous les mésothéliomes (plèvre, péritoine...) sur le territoire national, l'adapter aux nouveaux enjeux, parfaire le dispositif d'enquêtes et renforcer l'articulation avec les travaux de recherche ».

Aujourd'hui, les associations de victimes de l'amiante sont particulièrement inquiètes d'une suppression des dispositifs de surveillance du mésothéliome pleural. C'est notamment le cas dans le Calvados.

Santé publique France s'apprêterait à annoncer, sans concertation, cette suppression en raison d'un manque de moyens.

Par conséquent, il souhaite savoir si le Gouvernement envisage de revoir cette décision et maintenir les dispositifs (DNSM, PNSM), en lien avec les associations de victimes. »

Question transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention.

 

Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention - Publiée dans le Journal officiel du Sénat le 16 mai 2024, page 2266

« La surveillance nationale des mésothéliomes est une priorité de santé publique. En effet, l'incidence du mésothéliome pleural continue d'augmenter en France, avec un nombre estimé de 1100 nouveaux cas sur la période 2015-2016 dont 27% de femmes. Dans ce contexte, il n'est nullement envisagé de renoncer à cette surveillance qui apporte des éléments de connaissance et d'aide à la décision indispensables à la mise en œuvre des politiques de santé publique en la matière. L'Agence nationale de santé publique (Santé publique France), chargée de cette surveillance, a rencontré des difficultés techniques pour mettre en œuvre la stratégie de surveillance qu'elle avait élaborée avec ses partenaires dans le cadre du Dispositif national de surveillance du mésothéliome (DNSM). L'agence souhaite en conséquence ajuster les modalités opérationnelles de cette surveillance afin de résoudre les problèmes rencontrés, notamment en termes d'exigence de sécurisation des données de santé. Le nouveau protocole de surveillance sera disponible en 2024. D'ici 2025, Santé publique France actualisera les indicateurs de surveillance des données collectées entre 2018 et 2023 dans le cadre du Programme national de surveillance des mésothéliomes (PNSM). Elle poursuivra au-delà de 2025 l'actualisation régulière de ces indicateurs autant qu'elle continuera de fournir des éléments sur la caractérisation des expositions à l'amiante identifiées comme étant à l'origine des mésothéliomes. Elle veillera à maintenir et renforcer la prévention tertiaire (reconnaissance et prise en charge des travailleurs atteints d'un mésothéliome). »

https://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ240209996

 

·       Nouvelles mesures pour la prévention des accidents graves et mortels

La ministre du travail, de la santé et des solidarités, Mme Vautrin, a présenté, le 29 avril 2024, au Conseil d’orientation des conditions du travail (Coct) de nouvelles mesures, complétant le Plan pour la prévention des accidents graves et mortels.

Ce Plan pour la prévention des accidents graves et mortels a été élaboré pour répondre à l’axe transversal du 4e Plan santé travail qui prévoit de lutter contre ces accidents graves et mortels. Il a été publié le 14 mars 2022, voir à ce sujet la lettre d’information du 27 mars 2022 sur le blog.

Cette action de prévention est justifiée par les mauvais résultats de la France en termes de taux d’accidents mortels. Selon des données d’Eurostat, présentées sur le site Statista, le taux des accidents mortels en France, en 2021, est de 3.3 pour 100 000 contre une moyenne de 1.8 pour 100 000 dans l’Union européenne (seuls certains pays baltes présentent des taux plus élevés).

Ainsi, 11 mesures, résultant de retours du terrain, ont été rajoutées à ce Plan et seront mises en œuvre à partir d’avril 2024.

Ces mesures figurent ci-dessous :

1.   « Mieux informer et outiller le réseau académique professionnel et les personnels en établissement sur les enjeux de la santé et sécurité au travail des jeunes en formation professionnelle ;

2.   Développer les interventions du système d’inspection du travail sur la santé et sécurité au travail auprès des jeunes en formation professionnelle ;

3.   Renforcer la mobilisation de la branche de l’intérim en faveur de la santé et de la sécurité des travailleurs intérimaires ;

4.   Mieux mobiliser les services de prévention et de santé au travail et les services de santé au travail agricoles dans l’accompagnement des entreprises pour la réalisation et l’actualisation du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) [NDR – On a pu constater dans le bilan 2022 de l’activité des services de prévention et de santé au travail que cette aide à la réalisation du DUERP, qui est pourtant primordiale pour l’évaluation des risques professionnels et la mise en œuvre de mesures de prévention, est très peu réalisée. Elle concerne 5% de l’activité des services de prévention et de santé interentreprises et 1% de l’activité des services autonomes d’entreprises. Voir le commentaire de ce document dans la lettre d’information du 10 mars 2024 sur le blog.] ;

5.   Approfondir la connaissance sur les malaises au travail pour mieux les prévenir [NDR – C’est une mesure particulièrement pertinente puisque, selon le Rapport annuel 2022 de la Branche AT/MP, 421 sur 738 décès sont liés à des malaises (hors ceux sur la route), voir tableau n° 68, page 103] ;

6.   Améliorer la connaissance des conséquences des vagues de chaleur sur la santé des travailleurs ;

7.   Renforcer la prévention des risques liés aux vagues de chaleur ;

8.   Poursuivre l’accompagnement des entreprises dans la prise en compte des risques liés aux vagues de chaleur ;

9.   Déterminer des indicateurs communs sur la sinistralité au travail pour mieux communiquer sur les chiffres des accidents du travail graves et mortels ;

10.        Mieux outiller le système d’inspection du travail en matière d’information des victimes d’accidents du travail graves et mortels et de leur famille ;

11.        Mieux informer sur les démarches à entreprendre en cas d’accident du travail, notamment mortel, et sur les dispositifs d’accompagnement des victimes, de leur famille et du collectif de travail. »

https://travail-emploi.gouv.fr/sante-au-travail/plans-gouvernementaux-sante-au-travail/article/plan-pour-la-prevention-des-accidents-du-travail-graves-et-mortels

 

·       Bilan 2022 des CRRMP (Assurance maladie / Risques professionnels)

J’ai pu obtenir, bien que tardivement et non sans difficulté, le bilan 2022 des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) publié par la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) et la Direction des risques professionnels il y a déjà quelques mois.

Vous pourrez accéder au document uniquement en pièce jointe, la Cnam ne faisant pas, dans ce domaine, œuvre d’une grande transparence.

Préambule

Un système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles a été créé en 1993 afin de permettre l’analyse des dossiers de demandes de reconnaissance ne respectant pas toutes les conditions d’un tableau ou dont la pathologie n’y figure pas. Selon l’article L. 461-1 du Code de la Sécurité sociale (CSS), soit selon le 6e alinéa, pour des demandes ne correspondant pas strictement à l’ensemble des conditions du tableau (délai de prise en charge, durée d’exposition et liste limitative des expositions), soit, selon le 7e alinéa, dont la pathologie ne figure pas dans un tableau de maladie professionnelle (voir ci-dessous le cas de la coxarthrose).

Pour le 6e alinéa, le CRRMP, constitué de deux (le plus souvent) ou trois médecins, un médecin conseil de la Cnam et un médecin hospitalier au minimum (situation la plus fréquente pour des raisons économiques), voire un médecin inspecteur du travail qui peut être remplacé par un médecin particulièrement compétent en matière de pathologies professionnelles en activité ou en retraite (depuis le décret n° 2022-374 du 16 mars 2022, sur le blog). Dans ce cas, le CRRMP, pour reconnaître la pathologie en maladie professionnelle, doit établir qu’il existe un lien direct entre celle-ci et l’activité professionnelle (ce qui élimine le rôle de facteurs extra-professionnels).

Si la pathologie ne figure pas dans un tableau de maladie professionnelle, selon le 7e alinéa de l’article L. 461-1, le CRRMP doit établit le lien essentiel et direct entre la pathologie et l’activité professionnelle. Dans ce cas, pour que l’avis du CRRMP soit valable, il est indispensable que trois médecins siègent (sinon, l’avis est illégal). L’existence d’un facteur extra-professionnel sera dans le cas de l’examen d’une demande selon l’alinéa 7, rédhibitoire pour la reconnaissance en maladie professionnelle.

Depuis le décret cité ci-dessus, dans le cas où un comité régional ne peut répondre à l’examen des demandes de reconnaissance des dossiers dans les délais qui lui sont impartis, soit, dans les huit mois (sinon, il y a le risque d’une reconnaissance implicite de la maladie professionnelle, selon le 2e alinéa de l’article R. 441-18 CSS), le directeur général de la Cnam peut désigner, pour six mois, un CRRMP d’une autre région.

Les CRRMP sont aussi chargés de statuer sur les dossiers dans le cas de contestation (de plus en plus fréquente de la part des employeurs afin de rendre inopposable la prise en charge du coût de la pathologie) devant le Pôle social du tribunal judiciaire car les juges, dans ce cas, doivent obligatoirement saisir le CRRMP d’une autre région afin qu’il statue sur le lien entre la pathologie et l’activité professionnelle (article R. 142-17-2 CSS). Il y a aussi des saisines des CRRMP par les juges, en cas de demande de faute inexcusable du salarié, si l’employeur conteste la maladie professionnelle, ce qu’il peut faire même si elle a été reconnue au titre d’un tableau ou par un premier CRRMP.

Données sur l’activité des CRRMP 2022

Évolution de l’activité des CRRMP

Entre 2010 et 2022, l’activité des CRRMP (y compris les contentieux) a notablement augmenté. On est passé, entre ces deux dates (entre parenthèses, respectivement le nombre d’avis en alinéa 6 et en alinéa 7), de 13 012 (12 173 et 839) avis à 30 338 (22 981 et 7 357). Ainsi, sur la période, le nombre de demandes d’avis en alinéa 6 a été multiplié par 1.8 alors que celui des avis en alinéa 7 a été multiplié par 8.7.

Nature des avis en 2022

En 2022, il y a eu 12 139 (39.9%) avis favorables, soit 9 542 (41.5%) pour les alinéas 6) et 2 597 (35.2%) pour les alinéas 7.

Les avis défavorables sont majoritaires, 12 968 (56.4%) pour les alinéas 6 et 4 662 (63.3%) pour les alinéas 7.

Les avis simples sont au nombre de 190 (0.6%) avec 183 en alinéa 6 et 7 en alinéa 7.

Les avis implicites pour des délais dépassés (2e alinéa de l’article R. 441-18 du Code de la Sécurité sociale) représentent 379 cas de reconnaissance, 288 en alinéa 6 et 91 en alinéa 7.

Répartition des avis selon les régimes

Le Régime général est le plus important pourvoyeur de saisine des CRRMP avec 28 615 demandes dont 21 665 en alinéa 6 (42% d’avis favorables) et 6 950 en alinéa 7 (36% d’avis favorables).

Puis viennent les principaux autres régimes de protection sociale :

ü la Mutuelle sociale agricole (MSA) avec 859 avis, 602 en alinéa 6 (58% d’avis favorables) et 257 en alinéa 7 (41% d’avis favorables) ;

ü la CARMI (Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines) avec 113 avis, 102 en alinéa 6 (73% d’avis favorables) et 11 en alinéa 7 (18% d’avis favorables) ;

ü la SNCF, dépendant du CRRMP de la Région PACA, avec 136 avis, 109 en alinéa 6 (28% d’avis favorables) et 27 en alinéa 7 (33%).

Évolution des avis en alinéa 6

Le nombre d’avis des CRRMP en alinéa 6 a fortement cru entre 2010 (12 163) et 2022 (22 510).

En revanche le taux de reconnaissance a diminué de façon notable, passant de 48.6% en 2010 à 42.3% en 2022, avec néanmoins des taux encore plus faibles entre 2018 (40.9%) et 2020 (40.7%).

On distingue des années d’augmentation notable du nombre d’avis : entre 2011 et 2012 où l’on passe de 13 981 avis à 16 463 (+ 17.7%) correspondant, ainsi que des rapports de la Branche AT/MP l’ont indiqué, à la modification du tableau 57 A des atteintes de l’épaule qui compliquait notablement la reconnaissance au titre du tableau. Entre 2020 et 2021, il y a eu aussi une augmentation non négligeable du nombre d’avis puisque l’on est passé de 18 731 à 21 765 (+ 16.1%) qui peut s’expliquer par le fait que, vu la pandémie en 2020, il y a eu moins de sollicitations des CRRMP.

Évolution des avis en alinéa 7

Le taux de demande d’avis des CRRMP en alinéa 7 a aussi fortement augmenté entre 2010 et 2022 (avec entre parenthèses respectivement le nombre d’avis favorables et défavorables) soit 839 (235 et 604) et 7 259 (2 597 et 4 662).

Le taux d’avis favorables a aussi notablement évolué au fil des années. De 28% en 2010, il a atteint un plus bas de 25.2% en 2012 puis a connu une croissance assez régulière jusqu’à un taux maximum de 38.6% en 2019.

Ensuite, le taux d’avis favorables a diminué, passant à 38.2% en 2020, 37.9% en 2021 et 35.7% en 2022.

Répartition des avis selon les régions

Il existe une grande disparité des taux d’avis favorables et défavorables selon les régions avec un taux global, en 2022, d’avis favorables de 42% en alinéa 6 et de 36% en alinéa 7.

Alinéa 6

Les taux favorables sont compris entre 24% pour La Réunion et 68% pour la Bretagne. L’Ile de France se trouve exactement à la moyenne, à 42%. Parmi les régions où les taux d’avis favorables sont les plus importants, la Bretagne (68%), les Pays-de-Loire (54%), la région Grand Est (45%) et les régions Auvergne / Rhône-Alpes et Hauts-de-France (44% chacune).

Parmi les régions avec les taux plus bas que la moyenne, La Réunion déjà citée, la région PACA (25%), le Centre Val de Loire et la Bourgogne / Franche Comté (35%), la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie (36%) et la Normandie (37%).

Alinéa 7

Les taux d’avis favorables en alinéa 7 sont compris entre 18% (Grand Est) et 71% (Bretagne).

Parmi les régions avec des taux supérieurs à la moyenne nationale on trouve, le Centre Val de Loire (37%), l’Ile de France (42%), le Pays-de-Loire (51%) et de nouveau la Bretagne (71%).

On retrouve comme régions avec un taux inférieur à la moyenne, outre la Bourgogne / Franche Comté (18%), le Grand Est (24%), la région PACA et La Réunion (28%), l’Occitanie (30%), la Nouvelle Aquitaine (31%), les Hauts-de-France (33%), la région Auvergne / Rhône-Alpes (34%) et la Normandie (35%).

Évolution des avis rendus sur saisine juridictionnelle

Les saisines des CRRMP par les juridictions des tribunaux judiciaires ont lieu principalement en cas de contestation de la reconnaissance d’une pathologie en maladie professionnelle par les employeurs et, en cas de refus de la reconnaissance, par les salariés. Les saisines en cas de contestation de la reconnaissance de maladie professionnelle par les employeurs en cas de demande de reconnaissance d’une faute inexcusable sont plus rares.

Entre 2012 et 2022, on est passé de 704 saisines juridictionnelles des CRRMP à 2 093, soit une multiplication par presque 3 (2.9).

En 2021 et 2022, on peut constater une augmentation annuelle respective de 38.55% et de 46%.

En 2022, les régions où l’on trouve le plus de saisines juridictionnelles des CRRMP sont l’Occitanie, largement en tête (535), la Nouvelle aquitaine (277), la région Auvergne / Rhône-Alpes (232), la Bretagne (203) et la Normandie (187).

Le nombre des saisines juridictionnelles en Ile de France est faible (50), de même que celui de la région Bourgogne-Franche-Comté (45) et du Pays-de-Loire (8), le plus faible.

Détail des avis en alinéa 6

Sur les 21 268 avis, la majorité est liée à des demandes relatives aux troubles musculo-squelettiques. Au premier plan, le tableau 57 des affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures avec 16 978 (79.8%) avis et 41.4% d’avis favorables.

Puis on trouve ensuite, 2 699 (12.7%) avis relatifs au tableau 98 des affections chroniques du rachis lombaire en lien avec la manutention de charges lourdes avec 38.2% d’avis favorables.

D’autres atteintes sont en nombre plus modeste. On trouve 635 (3%) atteintes liées à l’amiante des tableaux 30 et 30 bis avec un taux de 79.2% d’avis favorables, 724 (3.4%) lésions chroniques du ménisque du tableau 79 avec 27.2% d’avis favorables et 232 (1%) d’atteintes auditives provoquées par des bruits lésionnels du tableau 42 avec 52.1% d’avis favorables.

Les secteurs d’activité et professions parmi lesquels on trouve le plus d’avis :

ü les aides de ménage (17%) avec 31% d’avis favorables ;

ü les manœuvres des mines, du bâtiment et travaux publics, des industries manufacturières et des transports (10%) avec 54% d’avis favorables ;

ü les conducteurs de véhicules et d’engins lourds de levage et de manœuvre (8%) avec 31% d’avis favorables ;

ü le personnel soignant (8%) avec 33% d’avis favorables ;

ü les commerçants / vendeurs (6%) avec 43% d’avis favorables.

Focus sur les atteintes liées à l’amiante des tableaux 30 et 30 bis

Au total, 496 pathologies ont été déclarées au titre de ces tableaux (entre parenthèses, respectivement le nombre de pathologies reconnues et le taux d’avis favorables) :

ü asbestose, 35 (30, 86%),

ü plaques pleurales, 86 (76, 88.4%),

ü pleurésie exsudative, 6 (5, 83.4%),

ü épaississement de la plèvre viscérale, 15 (15, 100%),

ü dégénérescence maligne broncho-pulmonaire, 28 (27, 96.4%),

ü mésothéliome, 73 (68, 93.1%),

ü autres tumeurs pleurales primitives, 1 (100%),

ü cancer broncho-pulmonaire primitif du tableau 30 bis, 252 (171, 67.8%).

Les secteurs d’activité dans lesquels on retrouve le plus de demandes de reconnaissance au titre des tableaux 30 et 30 bis sont :

ü les métiers qualifiés de la métallurgie et de la construction mécanique (19%) avec 82% d’avis favorables ;

ü les métiers qualifiés du bâtiment (17%) avec 74% d’avis favorables ;

ü les manœuvres des mines, du BTP, des industries manufacturières et des transports (10%) avec 77% d’avis favorables ;

ü les professions intermédiaires des sciences et techniques (8%) avec 84% d’avis favorables ;

ü les conducteurs de machines et d’installations fixes (8%) avec 80% d’avis favorables.

Les 3/4 des dossiers de demandes de reconnaissance de maladie professionnelle au titre de l’amiante en alinéa 7 sont des tumeurs (112 sur 143).

Les localisations reconnues sont essentiellement pulmonaires, mésothéliales et digestives.

Hors tumeurs, les demandes concernent essentiellement les BPCO qui sont majoritairement rejetées (3 accords en 2022).

[NDR – Les BPCO dont 15%, selon des études, sont en lien avec l’activité professionnelle sont traitées en alinéa 7. Alors que la Cour de cassation a estimé dans un arrêt du 12 mars 2015 (Cass. soc. pourvoi n°14-12441, publié au Bulletin d’information de la Cour de cassation), que les BPCO devraient être traitées au titre de l’alinéa 6. Mais les médecins conseil et les CRRMP persistent à les traiter en alinéa 7, parfois même lorsque, dans le cadre d’un contentieux, le juge demande d’estimer le lien direct (alinéa 6) et pas essentiel et direct (alinéa 7). Dans ce dernier cas, dès qu’il y a un tabagisme, le refus est assuré.]

Répartition des pathologies en alinéa 7

Trois types de pathologies représentent la quasi-totalité (94%) des demandes d’avis relatifs à des tumeurs malignes en alinéa 7 au titre du Régime général et de la CARMI (caisse des mines) :

ü les affections psychiques liées à des facteurs psychosociaux représentent la majorité des demandes d’avis, au nombre de 3 596 (60%) ;

ü les troubles musculo-squelettiques représentent 1 962 demandes d’avis (32%) ;

ü la cancérologie constitue 423 des demandes d’avis (7%).

Parmi les tumeurs malignes les plus nombreuses traitées au titre de l’alinéa 7 (entre parenthèses, le taux d’avis favorables) :

ü 108 tumeurs des voies urinaires (33%),

ü 100 tumeurs primitives ou présumées primitives des tissus lymphoïdes, hématopoïétiques et apparentés (23%),

ü 91 tumeurs des organes respiratoires et intrathoraciques (36%),

ü 42 tumeurs des organes digestifs (50%),

ü 38 atteintes du tissu mésothélial et des tissus mous (50%) ;

ü 10 tumeurs de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx (30%),

ü 10 tumeurs des organes génitaux masculins (20%).

 

·       Coxarthrose et facteurs de risque biomécaniques (Étude)

Ce document reprend une méta-analyse sur le risque de survenue d’arthrose de la hanche en cas d’exposition à différents facteurs de risque biomécaniques.

L’étude a été publiée dans le Scandinavian Journal of Work, Environment and Health en mai 2024 sous le titre « Hip osteoarthritis and occupational mechanical exposures: a systematic review and meta-analysis » La publication est signée par Jahn A. et al.

Vous pourrez accéder à cet article sur le site de la revue à l’adresse en fin de commentaire et en pièce jointe.

Préambule

J’ai trouvé cet article intéressant car il concerne une pathologie ostéo-articulaire qui n’est pas prise en compte dans les tableaux de maladies professionnelles – comme d’ailleurs l’arthrose du genou – et qui peut être en lien avec de nombreuses situations de travail. Ainsi, le document de la Dares « 35 ans d’évolution des conditions de travail » estime qu’en 2019 : 40.5% des salariés portent ou déplacent des charges lourdes, 37.4% effectuent des mouvements douloureux ou fatigants, 48.3% restent longtemps debout, 35.8% restent longtemps dans une autre posture pénible ou fatigante et 36.9% effectuent des déplacements à pied longs ou fréquents.

L’arthrose de hanche ne figure pas dans un tableau des maladies professionnelles, aussi, cette pathologie, pour être reconnue d’origine professionnelle, doit passer devant un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).

Ainsi, une demande de reconnaissance de l’origine professionnelle de cette pathologie nécessite, selon le 7e alinéa de l’article L. 461-1 du Code de la Sécurité sociale, un taux d’incapacité permanente d’au moins 25%. Ce taux peut être atteint, si le retentissement fonctionnel est important, en se référant au chapitre 2.2.3 du barème des accidents du travail.

Introduction

L’arthrose de la hanche est considérée comme un problème susceptible d’avoir des conséquences négatives sur la qualité de vie, un impact négatif sur le système de santé et d’entraîner une augmentation des années de vie avec un handicap.

Des études européennes ont estimé une prévalence de l’arthrose de la hanche comprise entre 2% et 9% chez les sujets de moins de 75 ans. L’incidence standardisée sur l’âge de la coxarthrose est passée de 17 pour 100 000 en 1990 à 18.7 pour 100 000 en 2019, ce qui correspond à une augmentation annuelle moyenne de 0.3%.

Les facteurs de risque associés à l’arthrose de la hanche sont génétiques, la présence d’arthrite des autres articulations, l’âge, une obésité, l’impact d’une activité sportive et de longues courses, un traumatisme et une exposition professionnelle à des facteurs mécaniques.

Ainsi, il a été rapporté dans plusieurs études que le risque d’arthrose de la hanche était augmenté chez les travailleurs exposés à des contraintes biomécaniques professionnelles.

Le but de ce travail était de réaliser une méta-analyse des études prenant en compte l’association entre arthrose de la hanche et expositions biomécaniques professionnelles.

Matériel et méthodes

Au final, une revue systématique de la littérature a abouti à retenir 24 études qui ont été prises en compte pour cet article.

Il s’agissait de 6 études de cohorte, 13 études cas-contrôles et 5 études transversales.

La qualité des études a été appréciée sur la présence de biais et l’hétérogénéité des résultats pour les différentes expositions selon les études.

Les facteurs de risque physiques qui ont été pris en compte dans les différentes études pour estimer leur association avec l’arthrose de hanche sont le port et le lever de charges, la station debout, la marche durant le travail, la montée d’escaliers, des positions de travail contraignantes, avoir à s’agenouiller ou à s’accroupir et des expositions combinées à ces facteurs de risque physiques.

Les résultats sont exprimés en Odds Ratio avec intervalle de confiance à 95%.

Le niveau de preuve de l’association entre l’arthrose de hanche et les différentes contraintes biomécaniques a été appréciée par les auteurs selon quatre modalités :

ü élevé : les auteurs sont convaincus que l’effet réel est proche de celui de l’estimation ;

ü modéré : les auteurs sont modérément convaincus de l’estimation de l’association mais il y a une possibilité que l’effet réel soit proche de celui estimé ;

ü faible : la confiance des auteurs dans l’estimation est limitée. L’effet réel pourrait être substantiellement différent de l’estimation ;

ü très faible : les auteurs ont une très faible confiance dans l’estimation de l’association. La véritable association pourrait être substantiellement différente de l’estimation.

Résultats

Dans les résultats de l’étude présentés, les intervalles de confiance ne sont pas indiqués pour les estimations différenciées selon les sexes.

Soulever et porter des charges

Les auteurs, estiment, sur la base de 13 études, dont 4 avec un risque faible de biais et 9 avec un fort risque, que cette exposition augmente de façon significative le risque d’arthrose de la hanche avec un OR de 1.6 et un intervalle de confiance de [1.3-1.9]. Cet OR est de 1.9 pour les hommes et de 1.3 pour les femmes.

Relativement à cette association, le niveau de preuve est considéré comme modéré.

Station debout

L’association de la station debout avec une arthrose de hanche est augmentée à la limite de la significativité avec un OR de 1.3 [1.0-1.8] avec, cependant, un gradient croissant pour une exposition croissante dans quatre études.

Chez les hommes, l’OR est de 1.2 et chez les femmes de 1.6.

Le niveau de preuve de l’association est considéré comme très faible.

Marche durant le travail

Les auteurs trouvent une association entre la marche durant le travail et la coxarthrose avec OR de 1.3 [1.1-1.5] et 1.4 chez les hommes et 1.2 chez les femmes.

Le niveau de preuve de l’association est considéré comme très faible.

Montée d’escaliers

La montée d’escaliers est associée à la présence d’une arthrose de hanche de façon significative avec un OR de 1.6 [1.1-2.2] avec des valeurs de 1.4 chez les hommes et 1.2 chez les femmes.

Le niveau de preuve de l’association est estimé faible.

Postures contraignantes

L’association entre l’exposition à des postures contraignantes et l’arthrose de hanche donne une association augmentée significativement de 1.7 [1.4-2.1], soit 2.6 chez les hommes et 1.6 chez les femmes.

Le niveau de preuve de l’association est estimé faible.

Position assise

Du fait de cette position assise, l’association avec la coxarthrose est significativement diminuée avec un OR de 0.6 [0.5-0.9] avec des OR respectifs chez les hommes et les femmes de 0.7 et 0.6.

Le niveau de preuve de l’association est aussi estimé faible

S’agenouiller et s’accroupir

Pour ces deux contraintes physiques, l’association avec l’arthrose de hanche est augmentée de façon modérée et non significative, soit respectivement des OR de 1.2 [0.9-1.5] (1.1 chez les hommes et 1.4 chez les femmes) et de 1.1 [0.9-1.4] (1.1 chez les hommes et 1.4 chez les femmes). Pour ces deux contraintes physiques prises séparément en compte, le niveau de preuve de l’association avec l’arthrose de hanche est très faible.

Lorsque ces deux contraintes physiques sont présentes simultanément lors de l’activité professionnelle, l’association avec l’arthrose de hanche est significativement augmentée avec un OR de 1.3 [1.1-1.7], 1.2 chez les hommes et 1.5 chez les femmes.

Le niveau de preuve de l’association de ces deux contraintes avec l’arthrose de hanche est faible.

Marche et station debout

L’association de la présence de ces deux contraintes avec la coxarthrose est à la limite de la significativité avec un OR de 1.1 [1.0-1.2] avec OR de 1.1 tant chez les femmes que les hommes.

Le niveau de preuve de l’association entre ces deux contraintes et l’arthrose de hanche est faible.

Exposition combinée à des contraintes

L’association entre une exposition combinée à des contraintes évoquées ci-dessus repose sur le résultat groupé de 15 études. L’association entre cette exposition et la présence d’une arthrose de hanche est significativement augmentée avec un OR de 1.7 [1.4-2.0], 1.7 chez les hommes et 1.4 chez les femmes.

Le niveau de preuve de l’association est indiqué comme modéré dans le texte et élevé dans le tableau 2 (!).

Conclusion

« Notre revue systématique a révélé une hétérogénéité considérable entre les études et des expositions mesurées de manière subjective. Compte tenu de la grande quantité de littérature à ce sujet, il serait justifié d’avoir des études de meilleure qualité avec des données quantitatives et des mesures objectives des expositions. Malgré plusieurs limites, nous avons trouvé un niveau modéré de données probantes pour les expositions mécaniques professionnelles combinées et le soulèvement/port de charges. Des niveaux de preuve faibles ou très faibles de l’association avec l’arthrose de hanche ont été trouvés pour les autres expositions à des contraintes mécaniques, alors que l’exposition à la position assise pourrait indiquer un effet protecteur pour cette pathologie. »

https://www.sjweh.fi/article/4152

 

·       Absentéisme en 2023 (MalakoffHumanis)

Les données de ce commentaire proviennent du sondage effectué par MalakoffHumanis que vous pourrez consulter en pièce jointe et sur le site du Comptoir à l’adresse en fin de commentaire.

A la différence des sondages précédents, les conditions de celui-ci ne sont pas indiquées. En particulier, la représentativité de l’échantillon interrogé n’est pas connue.

Résultats

Évolution du taux de prescription d’arrêts de travail

En 2015 et 2016, le taux de prescription a été de 41%, de 42% en 2017 et de 44% en 2018. Puis, ce taux est passé en 2019 et 2020 respectivement à 36% et 38% pour remonter à 42% en 2021 et, surtout, à 50% en 2022. Puis il a baissé de 8% en 2023 pour revenir à son niveau de 2021, soit 42%.

La Caisse nationale d’Assurance maladie a noté, en 2023, une baisse du poids des indemnités journalières de 4.1%.

MalafoffHumanis a aussi constaté, parmi les salariés des entreprises suivies dans son portefeuille, une hausse marquée en 2022 et un retour en 2023 au taux de 2021.

Absentéisme en fonction de l’âge

Par rapport à la moyenne de 42% pour l’ensemble des sujets, il y a un taux plus important de prescription d’arrêt maladie chez les sujets de 18 à 34 ans (46% mais 58% en 2022), un taux un peu augmenté chez les sujets de 35 à 49 ans (43%, et 50% en 2022). En revanche, le taux de prescription d’arrêt maladie est plus faible que pour l’ensemble des sujets chez les 50 ans et plus (37%).

Absentéisme chez les managers

Depuis 2017, le taux d’absentéisme des managers a été, à l’exception de 2021 (40% versus 41%), supérieur à celui de l’ensemble des salariés : 43% versus 42% en 2017, 46% versus 44% en 2018, 41% versus 36% en 2019, 43% versus 38% en 2020 et 53% versus 50% en 2022.

En 2023, le taux chez les managers est de 45% versus 42% pour l’ensemble des salariés.

Absentéisme en fonction du sexe

A l’exception de l’année 2019 où le taux de prescription d’arrêt maladie a été plus marqué pour les hommes (37%) que pour les femmes (35%), durant toutes les années, le taux de prescription d’arrêt maladie a été plus élevé chez les femmes que chez les hommes avec des différences notables ces dernières années : respectivement, en 2020, 42% versus 34%, en 2021, 48% versus 37% et, en 2022, 55% versus 45%.

En 2023, le différentiel entre femmes et hommes est de 11% en termes de prescription d’arrêt maladie, respectivement 48% versus 37%.

Absentéisme selon la taille de l’entreprise

L’absentéisme selon la taille de l’entreprise est le plus marqué pour les entreprises de 10 à 49 salariés (49% en 2023 et 54% en 2022) et dans celles de 250 à 999 salariés (52% en 2023 et 56% en 2022).

Cet absentéisme des salariés est plus faible pour les entreprises de moins de 10 salariés (40% en 2023 mais en augmentation par rapport aux 38% de 2022), pour les entreprises de 50 à 249 salariés (en baisse importante entre 2021 et 2022, respectivement 56% et 40%) et celles de 1000 salariés et plus (aussi en baisse importante entre 2021 et 2022, respectivement 45% et 33%).

Absentéisme selon les secteur d’activité

L’absentéisme est plus important que la moyenne de 42% dans les secteurs de la santé et de l’action sociale (52%) et de l’industrie (45%).

Il est plus faible dans d’autres secteurs, 40% dans le BTP, 39% dans le commerce, 38% dans les transports et 38% dans les services.

Motifs des arrêts de travail

Les raisons des arrêts de travail en 2023 (entre parenthèses le taux en 2022) sont les suivantes :

ü maladie ordinaire (grippe, rhume, angine, gastro-entérite, etc..), 33% (28%) ;

ü arrêt lié au Covid, 7% (17%) ;

ü troubles psychiques, épuisement professionnel, stabilité à 15% ;

ü troubles musculo-squelettiques (TMS), 12% (13%) ;

ü chirurgie, opération non liée à un accident, 7% (4%) ;

ü maladie chronique grave, 4% (3%) ;

ü autres raisons (troubles gynécologiques, arrêt pathologique durant la grossesse, etc…), 11% (9%).

Répartition des arrêts en fonction de leur durée

Les arrêts courts de 1 à 3 jours représentent 28% des arrêts avec comme motif, 61% de maladie ordinaire, 10% de TMS, 8% d’accidents et de traumatismes et 6% de troubles psychologiques (en baisse, pour ces derniers, par rapport aux 10% de 2022).

Les arrêts moyens de 4 à 30 jours représentent 62% des arrêts maladie. Les raisons en sont : 30% de maladie ordinaire, 19% de troubles psychologiques, 15% des TMS et 12% des accidents et des traumatismes.

Enfin, les arrêts longs de plus de 30 jours représentent 10% de l’ensemble des arrêts avec pour raisons : 27% d’accidents et de traumatismes, 22% de troubles psychologiques (en baisse par rapport aux 32% de 2022), 14% de la chirurgie, des opérations, 11% des TMS et 9% des maladies graves.

Différences entre les entreprises

Évolution de l’absentéisme

Entre 2021 et 2023, l’absentéisme a augmenté de 10% dans les entreprises de moins de 10 salariés et de 13% dans celles de 10 à 49 salariés. Ainsi, l’absentéisme dans les petites entreprises rejoint celui des plus grandes.

Les auteurs de l’enquête apportent les éléments d’explication suivants : « Notre baromètre 2024 permet d’avancer quelques éléments d’explication à cette tendance : érosion de l’engagement des salariés dans les petites entreprises, présence de fragilités plus nombreuses et télétravail moins important quand celui-ci apparaît de plus en plus comme un amortisseur à l’arrêt maladie. À noter également, un nombre de contrôle des arrêts plus important dans les grandes entreprises. Analyser les causes de l’absentéisme dans son entreprise devient désormais pour les chefs d’entreprises tout aussi important que pour les DRH des plus grandes. »

Engagement dans le travail

Par rapport à 2018, en 2023, les salariés qui ont attribué une note de 9 ou 10 sur 10 à leur engagement au travail ont plus diminué dans les entreprises de moins de 10 salariés, respectivement 61% et 48% que dans celles de 1000 salariés et plus, respectivement 35% et 26%.

Fragilités chez les salariés

Les auteurs mettent aussi en évidence entre les entreprises de 1 à 9 salariés et de 10 à 49 salariés des différences en termes de fragilités des salariés. Sachant que les salariés en situation de fragilité sont plus nombreux à s’être arrêtés au moins une fois dans l’année, 54% contre 42% en moyenne.

Ainsi on constate les différences suivantes en 2023 respectivement entre salariés des entreprises de 1 à 9 salariés et ceux des entreprises de 10 à 49 salariés :

ü 25% versus 20% avec au moins une fragilité ;

ü 23% versus 15% avec une maladie chronique ou une maladie grave ;

ü 26% versus 25% avec des difficultés financières ;

ü 28% versus 17% sont des aidants ;

ü 14% versus 9% ont une situation de famille compliquée.

Mise en œuvre du télétravail

Ci-dessous, les taux de salariés pratiquant le télétravail, en fonction de la taille de l’entreprise, avec, entre parenthèses, le taux de ceux qui ont fait du télétravail à la place d’un arrêt maladie :

ü moins de 10 salariés, 25% (10%) ;

ü de 10 à 49 salariés, 29% (16%) ;

ü de 50 à 249 salariés, 25% (17%) ;

ü de 250 à 999 salariés, 41% (25%) :

ü de 1000 salariés et plus, 54% (24%).

Contrôle des arrêts maladie à la demande de l’employeur

Pour une moyenne de 32% des entreprises ayant mis en place des contrôles des arrêts maladie, il y a un gradient croissant du taux en fonction de la taille de l’entreprise : 8% pour celles de moins de 10 salariés, 14% pour celles de 10 à 49 salariés, 25% pour celles de 50 à 249 salariés et 58% pour celles de 250 salariés et plus.

Les dirigeants et l’absentéisme

À ce sujet, les auteurs de l’enquête écrivent : « 37 % des dirigeants estiment que l’absentéisme va s’accroître et citent parmi les raisons principales la diminution de l’engagement, les désaccords avec les orientations de l’entreprise.

La croissance de l’absentéisme n’est pourtant pas une fatalité. Et le fait que davantage d’actions de prévention santé soient mises en place dans les grandes entreprises constitue sans aucun doute un des éléments d’explication des disparités d’évolution avec les TPE/PME, souvent moins enclines à mettre en place ces actions pour des raisons structurelles. »

Conclusion

« On constate en 2023 ce que l’on pourrait appeler un retour à la normale du niveau d’absentéisme dans les entreprises. 2023 marquerait ainsi le véritable début de la période post-Covid.

En 2019 et 2020, les confinements avaient entraîné une forte chute de l’absentéisme : cessation d’activité pour nombreux salariés, confinements et gestes barrières ayant eu pour conséquence une baisse des maladies dites ordinaires.

En 2022, le retour au travail, le relâchement des gestes barrière, et la vague Omicron expliquaient en partie un pic exceptionnel de l’absentéisme, peut-être également accru par un report de soins post-Covid.

Le niveau d’absentéisme n’en demeure pas moins important en 2023, plus spécifiquement chez les jeunes, les femmes et les managers, et ce en dépit d’une baisse également pour l’ensemble de ces catégories de salariés. »

https://www.malakoffhumanis.com/sites/smile/files/files/mh-lecomptoir-etude-absenteisme-2024-mh-25752-2404-2024-109.pdf

 

A bientôt…

 

Jacques Darmon

 





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