Lettre d'information du 31 octobre 2021

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Le 31 octobre 2021

 

Au sommaire de cette lettre d'information… Parmi les textes de loi… Un arrêté du 6 octobre 2021 fixant les organisations syndicales représentatives dans la Branche des services de santé au travail… Des données de l'Agirc-Arrco sur la situation des salariés l'année avant leur départ à la retraite… Et les données concernant les retraites en 2020, nouveaux retraités et ensemble des pensionnés au 31 décembre 2020 … Le commentaire d'une étude de Santé publique France sur la faisabilité d'un système de surveillance de l'incidence des cancers professionnels... Un commentaire du rapport sur les chiffres clés 2020 de la Sécurité sociale… Les données du 13e Baromètre sur l'absentéisme et l'engagement…

 

·     Textes de loi, circulaires, instructions, accords, questions parlementaires et questions prioritaires de constitutionnalité

 

Arrêté du 6 octobre 2021 fixant la liste des organisations syndicales reconnues représentatives dans la convention collective nationale des services de santé au travail interentreprises (n° 0897)

La représentativité des organisations syndicales dans la Branche des futurs services de prévention et de santé au travail (SPST) est la suivante :

- la Confédération française démocratique du travail (CFDT) : 39,71 % ;

- la Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) : 23,59 % ;

- la Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO) : 13,55 % ;

- la Confédération générale du travail (CGT) : 12,86 % ;

- le Syndicat national des professionnels de santé au travail (SNPST) : 10,29 %.

Au niveau national, la représentativité des organisations syndicales en 2021 dans le privé est la suivante :

-  CFDT : 26,77%

-  CGT : 22,96%

-  FO : 15,24%

-  CFE-CGC : 11,92%

-  CFTC : 9,50%

Lors du dernier calcul de la représentativité dans cette Branche des services de santé au travail, en 2017, les résultats en termes de représentativité étaient les suivants :

-  la Confédération française démocratique du travail (CFDT) : 32,55 % ;

-  la Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) : 21,62 % ;

-  le Syndicat national des professionnels de santé au travail (SNPST) : 14,00 % ;

-  la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) : 11,36 % ;

-  la Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO) : 11,00 % ;

-  la Confédération générale du travail (CGT) : 9,46 %.

Ainsi, les quatre syndicats confédéraux, CFDT, CFE-CGE, CGT-FO et CGT, voient leur taux de représentativité augmenter alors que celle du SNPST diminue et que la CFTC, a priori, n'atteint plus le score de 8% nécessaire pour être représentative au niveau de la Branche.

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044237513

 

·     Jurisprudence

 

Les dispositions spécifiques d'un licenciement pour inaptitude s'appliquent dès lors que l'inaptitude a au moins partiellement une origine professionnelle

Il s'agit d'un arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation du 13 octobre 2021 - Cass. Soc. pourvoi n° 20-20194, non publié au Bulletin - qui revient sur un thème qui est important pour les victimes d'accident du travail ou de maladie professionnelle.

Cette jurisprudence est relative à l'article L. 1226-14 du Code du travail qui prévoit des dispositions spécifiques - doublement de l'indemnité légale de licenciement et indemnité compensatrice de préavis - lors d'un licenciement suite à une inaptitude en lien avec un accident du travail ou une maladie professionnelle.

J'avais fait, dans la lettre d'information du 23 mai 2021, au sujet d'une jurisprudence, un point sur les éléments à prendre en compte, lors d'une inaptitude d'origine au moins partiellement professionnelle, pour que le salarié puisse obtenir ses droits (voir sur le blog dans la partie jurisprudence de la lettre d'information du 23 mai 2021).

Les faits et la procédure - Une salariée, Mme G…, a été embauchée en tant qu'agent commercial en octobre 2013. Cette salariée est victime d'un accident du travail le 1er septembre 2014. Elle est licenciée le 24 décembre 2015 pour inaptitude et impossibilité de reclassement, ceci sans avoir repris le travail depuis son accident.

Après le licenciement, la société a été placée en liquidation judiciaire.

La salariée se pourvoit en cassation contre l'arrêt de la cour d'appel qui lui a refusé le bénéfice des dispositions de l'article L. 1226-14 sous le prétexte que son inaptitude n'était pas en lien avec son accident du travail et que l'employeur avait manqué à son obligation de reclassement.

La salariée réclamait les sommes suivantes au liquidateur judiciaire : 46 441,20 euros à titre de dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, 1 161,03 euros au titre des congés payés afférents au préavis, 1 935,05 euros à titre d'indemnité spéciale de licenciement, 5 000 euros à titre de dommages-intérêts pour défaut d'information préalable des motifs s'opposant à son reclassement, 3 870,10 euros à titre de dommages-intérêts pour procédure irrégulière de licenciement et 9 112,25 euros à titre de dommages-intérêts pour absence de délivrance d'une attestation Pôle emploi conforme.

La salariée arguait du fait que les règles protectrices applicables aux victimes d'un accident du travail devaient s'appliquer dès lors que l'inaptitude avait, au moins partiellement, pour origine un accident du travail. Or, c'est aux juges d'apprécier si l'origine de l'inaptitude est au moins partiellement due à un accident du travail et que l'employeur avait connaissance de cet accident lors du licenciement. Nonobstant les différents documents émis par la caisse d'assurance maladie et la formulation des arrêts maladie.

 

Réponse de la Cour de cassation

La Haute juridiction rappelle " que les règles protectrices applicables aux victimes d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle s'appliquent dès lors que l'inaptitude du salarié a au moins partiellement pour origine cet accident ou cette maladie "

Ainsi, aux termes de l'article L. 1226-10 applicable au moment des faits, " la rupture du contrat de travail pour inaptitude consécutive à un accident du travail ou une maladie professionnelle et impossibilité de reclassement ouvre droit, pour le salarié, à une indemnité compensatrice d'un montant égal à celui de l'indemnité compensatrice de préavis prévue à l'article L. 1234-5 ainsi qu'à une indemnité spéciale de licenciement qui, sauf dispositions conventionnelles plus favorables, est égale au double de l'indemnité prévue par l'article L. 1234-9. " [NDR – Le calcul du montant de l'indemnité légale de licenciement se fait selon les dispositions de l'article R. 1234-2.]

Et, selon l'article L. 1226-15 alors en vigueur, " en cas de licenciement prononcé en méconnaissance des dispositions relatives au reclassement du salarié déclaré inapte prévues aux articles L. 1226-10 à L. 1226-12, le tribunal octroie une indemnité au salarié. Cette indemnité ne peut être inférieure à douze mois de salaires " [NDR - Depuis 2018, l'indemnité est celle prévue à l'article L. 1235-3-1 qui ne peut être inférieure à 6 mois de salaires.]

La Cour de cassation conclut que : " Pour rejeter la demande de dommages-intérêts sur le fondement de l'article L. 1226-15 du code du travail, et la demande en paiement de certaines sommes à titre d'indemnité spéciale de licenciement, l'arrêt retient que si Mme [G] a été victime d'un accident du travail le 1er septembre 2014, les arrêts de travail qu'elle produit, qui visent un accident du travail, ne justifient la suspension de son contrat de travail que jusqu'au 25 février 2015, que les arrêts de travail postérieurs ne sont pas produits, que les fiches d'inaptitude des 16 novembre et 2 décembre 2015 visent une maladie ou un accident non professionnel et qu'il n'est donc pas établi que l'inaptitude de la salariée soit d'origine professionnelle.

En se déterminant ainsi, alors qu'elle constatait par ailleurs que la salariée, victime d'un accident du travail le 1er septembre 2014, avait été arrêtée depuis cette date jusqu'à la déclaration d'inaptitude, la cour d'appel, qui n'a pas recherché si l'inaptitude n'avait pas au moins partiellement pour origine cet accident du travail, a privé sa décision de base légale. "

L'arrêt de la cour d'appel est donc cassé sur ce point et l'affaire renvoyée devant une autre cour d'appel.

https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000044220531?dateDecision=&init=true&juridictionJudiciaire=Cour+de+cassation&page=1&query=20-20194&searchField=ALL&tab_selection=juri

 

·     Faisabilité d'une surveillance de l'incidence des cancers professionnels (SPF)

Santé publique France (SPF) a publié en septembre 2021 un document intitulé " Faisabilité de la mise en place d'un système de surveillance de l'incidence des cancers en lien avec l'activité professionnelle : étude pilote Sicapro [2010-2014] ". Vous pourrez accéder à ce document en pièce jointe et sur le site de Santé publique France à l'adresse en fin de commentaire.

Introduction

Ce document présente les résultats de l'étude de faisabilité de la mise en œuvre d'une surveillance de l'incidence de cancers professionnels en France qui a été menée sur la période 2010-2014 dans deux régions. L'objectif étant de relier l'incidence des cancers à des expositions professionnelles approchées par les carrières des assurés relevées par la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav).

Pour illustrer les résultats, le cancer du poumon a été pris en exemple. En effet, les cancers du poumon représentent une part importante de l'ensemble des cancers. En 2017, le cancer du poumon représentait la première cause de cancer et de mortalité.

On estimait en 2012 que de 13 à 29% des cancers broncho-pulmonaires étaient d'origine professionnelle. Parmi les facteurs de risque de cancer du poumon recensés par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), on trouve les rayonnements ionisants, l'amiante, la silice cristalline, le cadmium, le chrome hexavalent, les composés du nickel, l'arsenic et les gaz d'échappement diesel. En 2014, en France, 897 cancers broncho-pulmonaires avaient été reconnus au titre des maladies professionnelles sur un total de 1 685 cancers, soit 53.2% des cancers. L'origine principale était l'exposition à l'amiante à l'origine de 95.5% des cancers pulmonaires.

[NDR - Selon les données de la branche des risques professionnels dans son rapport 2020 pour l'année 2019 (p. 145 et suivantes), en 2019, un total de 1 646 cancers ont été reconnus en maladie professionnelle, dont 1 019 cancers broncho-pulmonaires (61.9%) parmi lesquels 981 sont liés à l'amiante (96.2%).]

Matériel et méthodes

Données concernant les cancers

Les données permettant d'estimer l'incidence des cancers sont issues de registres des cancers généraux ou spécialisés. Il existe 14 registres généraux couvrant 18 départements et 9 registres spécialisés pour des organes spécifiques couvrant 12 départements.

Deux registres généraux, ceux de Lille et de sa région et du Doubs et du territoire de Belfort, ont participé à cette étude.

Les données recueillies à partir des registres des cancers sont :

ü les données d'état civil des patients, dont seulement la date de naissance et le sexe ont été transmis à SPF ;

ü les informations concernant les cas incidents de cancers : date de diagnostic, date de décès, codes topographique et morphologique.

Au total, pour les deux registres, 39 208 cas de cancers incidents ont été transmis correspondant à 37 516 sujets.

Données concernant les carrières professionnelles

Ces données ont été fournies par la Cnav qui dispose d'un système national d'identification des identités (SNGI) et d'un système national de gestion des carrières (SNGC). Ce dernier permettant de calculer le montant des retraites. Les éléments d'information remontent à 1930 lorsque les données étaient déclarées et, à partir de 1947, les données de la Sécurité sociale ont été intégrées. Pour la période antérieure à 2003, le système n'est pas complet.

Un travail de recodage a été effectué afin de disposer des données de secteurs d'activité selon la Nomenclature d'activités française (NAF) rév. 2 en vigueur depuis le 1er janvier 2008.

En outre, la Cnav a déterminé un échantillon de sujets qui servent de référence pour les comparer aux cas incidents de cancers.

Un organisme tiers, le Centre d'épidémiologie et de santé publique (CESP) de l'Inserm, a assuré l'interface entre les données des cancers et celles de la Cnav et SPF afin de fournir des fichiers complétement anonymisés.

Données concernant le tabagisme

Ces données sont issues des baromètres de Santé publique France.

Résultats

Données sur les cancers

Parmi les 36 365 cas de cancers enregistrés pour les années 2010-2014 et pour lesquels l'appariement avec les données de la Cnav a pu se faire, 18 372 cas provenaient du registre de Lille et 17 993 du registre du Doubs et du territoire de Belfort.

Tant pour l'un que pour l'autre des registres, les cas sont répartis sensiblement de la même façon selon les années.

Pour Lille et sa région, les cancers concernent pour 53.5% des hommes (9 837) et 46.5% des femmes (8 535) alors que ces taux sont respectivement de 56.3% (10 128) et 43.7% (7 865) dans le Doubs et le territoire de Belfort.

Les classes d'âge le plus touchées par les cancers sont les suivantes :

ü pour Lille et sa région, les 50-54 ans (7.5%), les 55-59 ans (11%), les 60-64 ans (14.3%), les 65-74 ans (23.7%) et les 75 ans et plus (29.5%) ;

ü pour le Doubs et le territoire de Belfort, les taux sont encore plus importants dans les tranches d'âge les plus élevées, 12.9% chez les 60-64 ans, 26.3% chez les 65-74 ans et 33.3% chez les 75 ans et plus.

Les organes dans lesquels on retrouve le plus de cancers sont (entre parenthèses à Lille et sa région et le Doubs et le territoire de Belfort) : le sein (17.6% et 14.4%), la prostate (12% et 16.1%), le poumon (11.5% et 11.3%), le colon-rectum (11.4% et 10.6%) et les autres localisations de cancers (17.1% et 19.3%).

Données professionnelles disponibles

Sur les 36 365 cancers figurant dans les registres, il a été possible d'en apparier 33 890 aux données de la Cnav.

Données relatives aux cancers du poumon

Du fait de l'impossibilité d'obtenir une population de personnes soumises au risque pour le calcul des ratios standardisés pour Lille et sa région, les résultats présentés concerneront uniquement le Doubs et le territoire de Belfort.

Parmi les cas de cancer du poumon, au nombre de 862 chez les sujets âgés de 20 à 64 ans, 276 personnes (32%)  avaient une activité au Régime général l'année du diagnostic chez les témoins, c'était le cas pour 89.7% des cas dans le Doubs et le territoire de Belfort (dans lequel 8.8% des sujets étaient retraités, contre 22.6% dans la population témoin).

Les cas de cancer du poumon concernent à 51.7% les hommes et à 48.3% les femmes.

On retrouve une nette surreprésentation des cancers du poumon dans la population du Doubs et du territoire de Belfort pour les activités suivantes (entre parenthèses, pourcentage dans le Doubs et dans la population témoin de la Cnav) : dans le commerce, la réparation automobile et de motocycles (14.1% et 6.5%), dans les activités de services administratifs et de soutien (13.2% et 9.6%) et dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques (4.8% et 3.4%).

Secteurs d'activité avec surcroît de cancers du poumon

Chez les hommes, après ajustement sur la classe d'âge, l'année et le département, on observe un surcroît significatif de cancers du poumon dans les secteurs d'activité suivants pour les salariés y ayant exercé plus d'un an par rapport à ceux y ayant exercé moins d'un an :

ü production et distribution d'eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution (OR de 1.82 [1.10-3.00]) ;

ü construction (OR de 1.64 [1.20-2.26]) ;

ü commerce, réparation automobile et de motocycles (OR de 1.17 [1.04-1.33]) ;

ü transport et entreposage (OR de 1.18 [1.05-1.32]) ;

ü information et communication (OR de 1.70 [1.37-2.11]) ;

ü activités spécialisées, scientifiques et techniques (OR de 1.21 [1.06-1.38]) ;

ü administration publique (OR de 1.21 [1.06-1.37]).

Chez les femmes, un surcroît significatif de cancers n'est retrouvé que pour les activités financières et d'assurance avec un OR de 1.41 [1.01-1.93].

Prise en compte de la consommation tabagique

Afin de prendre en compte le facteur du tabagisme pour établir les risques de cancer du poumon dans les différents secteurs d'activité, les données du Barème 2010 du tabagisme dans les différents secteurs d'activité ont été utilisés avec des données séparées pour les hommes et les femmes.

Après ajustement sur la consommation de tabac dans les secteurs d'activité, un nombre moindre de secteurs d'activité présentent des surrisques d'incidence du cancer du poumon.

Il en est ainsi, pour les hommes, de deux secteurs d'activité, la production et la distribution d'eau, l'assainissement et la gestion des déchets (OR de 1.64) et le secteur de l'hébergement et de la restauration (OR de 1.70).

Pour les femmes, en tenant compte du tabagisme, le seul secteur d'activité dans lequel on retrouve un excès de cancers du poumon est celui des activités financières et d'assurance (OR de 1.24).

Conclusion

" Les objectifs de cette étude pilote étaient de mettre au point les modalités d’accès et de croisement des données des registres des cancers avec les bases de données de la Cnav, d’analyser la qualité des données, de mettre au point les différents indicateurs qui pourront être mis en œuvre en routine pour le système de surveillance final et d’étudier les limites de la démarche dans l’identification des expositions professionnelles.

Les résultats de cette étude pilote ont montré la faisabilité de l’appariement en l’absence de la disponibilité du NIR. Les résultats de l’appariement, basé sur les noms, prénoms, date et lieu de naissance, ont été satisfaisants avec seulement 3% de perdus de vue qui ne semblent pas avoir de caractéristiques particulières en termes de registre, âge ou année considérée.

La faisabilité de la reconstitution de l’historique professionnel dans la perspective de réaliser des mesures d’associations entre survenue du cancer et secteur d’activité s’est révélée également satisfaisante à partir de l’année 1999. Du fait de l’avancée dans le temps et de l’amélioration progressive des données renseignées au SNGC, cette limite est vouée à s’atténuer : en effet à partir des cas incidents de 2019, nous disposerons d’un historique professionnel fiable sur les 20 dernières années de carrières, ce qui semble suffisant y compris pour des études portant sur des maladies avec des durées de latence longues comme les cancers.

En dépit des limites mises en évidence lors de cette phase pilote, le système de surveillance Sicapro possède les propriétés d’un système de surveillance efficace :

• Système intégré impliquant relativement peu de surcharge de travail car se basant sur des données pré-existantes sans recueil complémentaire ;

• Acceptable car il limite au maximum toutes les mesures contraignantes pour les patients et pour les personnels de santé (absence de recueil supplémentaires des données rétrospectives notamment) ;

• Sensible, les registres de cancers recueillant de façon exhaustive les cas incidents de leur zone ;

• Représentatif de la population salariée au régime général.

L’inclusion de l’ensemble des registres de cancers au système de surveillance, couvrant près de 20% de la population, permettra une plus grande puissance permettant une étude de l’incidence pour des localisations de cancers plus rares et/ou pour des secteurs d’activité à un niveau plus fin. Le système de surveillance permettra également de produire des indicateurs à un niveau départemental pour les départements intégralement couverts par un registre, y compris pour certains départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique et Guyane).

Dans la perspective de la pérennisation du système de surveillance des cancers en lien avec l’activité professionnelle étendu à l’ensemble des registres du cancer, la mise en œuvre par la Cnav du nouveau système d’information inter-régime est prometteur. Le répertoire de gestion des carrières unique (RGCU) a vocation, entre autres, à mettre en commun les données relatives à la carrière de chaque assuré en vue d'assurer la complétude et la cohérence de ces données. L’alimentation du RGCU en temps réel par les autres régimes, fixée au 31 décembre 2022, pourrait permettre de lever la principale limite soulevée lors de cette étude pilote en permettant de ne pas limiter les analyses aux seules personnes salariées du régime général. "

file:///C:/Users/jacqu/Downloads/445952_spf00003249.pdf

 

·     Situation des salariés l'année précédant leur retraite (Agirc-Arrco)

Ce document décrivant la situation des salariés l'année précédant leur retraite est particulièrement intéressant alors que l'on parle encore de prolonger l'âge de départ à la retraite avec le risque qu'encore plus de salariés se retrouvent dans des situations hors emploi avec l'avancée de l'âge auquel ils pourront prétendre à leur retraite.

Il s'agit d'un document de l'Agirc-Arrco, Les cahiers – Études et statistiques (n° 5, publié en octobre 2021) intitulé " La situation des assurés Agirc-Arrco avant la retraite en 2018 ". Cette étude est signée par Lorraine Felder Zentz et al. Vous pourrez y accéder en pièce jointe et sur le site de l'Agirc-Arrco à l'adresse en fin de commentaire.

Introduction

L'Agirc-Arrco est l'organisme de retraite complémentaire des salariés. Cet organisme gère la situation de 56 millions de salariés du privé dont 13 millions sont à la retraire. L'Agirc-Arrco a résulté de la fusion, en 2019, des deux régimes de retraite complémentaire, l'Agirc, dédié aux cadres, et l'Arrco, dédié à l'ensemble des salariés. La gestion de cet organisme est paritaire.

En 2018, 677 300 salariés ont liquidé leur retraite.

Ces nouveaux retraités sont majoritairement des femmes (51.3%). En moyenne, l'âge de liquidation de la retraite est de 62.6 ans, celui des femmes étant plus élevé que celui des hommes (62.9 ans versus 62.3 ans).

La présente étude porte sur la situation des retraités en 2017, l'année précédant leur départ à la retraite.

Dans cette étude, seule la dernière situation du salarié avant son départ à la retraite a été prise en compte.

Résultats

La population partie à la retraite en 2018 a été répartie en 5 groupes en regard de sa dernière situation en 2017 :

ü une majorité de 61.3% de la population était en emploi, dont 43.4% dans le privé et 17.9% hors du privé (cette situation comprend le secteur public, les travailleurs non-salariés et les régimes spéciaux) ;

ü 11.6% des salariés étaient au chômage avant de passer à la retraite ;

ü 6.5% étaient en arrêt maladie ou en invalidité l'année précédant leur passage à la retraite ;

ü 20.7% étaient absents des régimes de retraite. Ces sujets ne pouvaient être rattachés à aucun dispositif connu : indemnités journalières, pension d'invalidité, rente d'incapacité permanente.

Cette situation peut être en relation avec un chômage de longue durée qui ne peut plus être indemnisé, les personnes au foyer ou celles parties à l'étranger.

Les nouveaux retraités en emploi en 2017

Emploi dans le secteur privé

Près de la moitié (43.4%) des 637 300 sujets ayant pris leur retraite en 2018 occupaient un emploi dans le privé au moment de leur départ à la retraite.

Ces salariés ont, en général, des carrières longues, en moyenne de 173 trimestres, et ils sont nombreux à avoir bénéficié d'une surcote (15.7%) et/ou d'un départ anticipé pour carrière longue (40%, contre 27% de ceux qui occupaient, avant leur retraite, un emploi dans un autre secteur que le privé et 7% pour les autres nouveaux retraités).

Ces sujets sont partis un peu plus précocement à la retraite - 62 ans en moyenne contre 63 ans pour les autres retraités - et 43% avaient 61 ans ou moins.

Parmi cette population, il y a une part importante de cadres (32% ont obtenu des droits à l'Agirc contre 16% pour les autres 383 200 retraités de 2018).

Emploi en 2017 en dehors du secteur privé

Ces sujets représentent 17.9% des départs à la retraite en 2018, soit 121 300. Une majorité de ces personnes étaient en emploi dans la fonction publique (62.2%) ou travailleurs non-salariés (33.3%) et 4.5% exerçaient dans une entreprise à statut spécial.

La durée d'activité de ces sujets en emploi dans la fonction publique était un peu plus élevée (174 trimestres) que celle des sujets du privé (173 trimestres) et surtout que celle des sujets non-salariés (164 trimestres).

La proportion des femmes varie beaucoup avec le secteur d'activité. Ainsi, elles sont majoritaires (59.4%) dans le secteur public et nettement moins présentes chez les non-salariés (31.9%) et dans les régimes spéciaux (24.3%).

Les sujets au chômage l'année précédant la retraite

Ces sujets ayant pris leur retraite en 2018 sont au nombre de 78 300 et ils représentent 11.6% des départs cette année-là.

Les femmes représentent presque la moitié de ces sujets (49.6%). L'âge moyen de liquidation des droits à la retraite est, en moyenne de 62.4 ans, 62.2 ans pour les hommes et 62.6 pour les femmes.

La durée de cotisation pendant leur carrière est plus faible, 169 trimestres, que celle des sujets partant à la retraite en 2018 et en emploi en 2017 (172 trimestres).

Néanmoins, parmi ces personnes partant à la retraite considérés en situation de chômage l'année précédant la retraite, 21% ont été en emploi durant cette période, 41% l'ont été dans les 24 mois et 57% dans les 36 mois avant la retraite.

Les sujets en maladie ou en invalidité

Les sujets en arrêt maladie ou en invalidité l'année précédant leur retraite représentent 6.5% des départs à la retraite de 2018, soit 43 700 personnes.

Dans cette population, les femmes sont légèrement majoritaires (50.5%). L'âge moyen de départ à la retraite est de 62 ans, 62 ans pour les hommes et 62.1 ans pour les femmes.

Leur durée de cotisation moyenne est de 172 trimestres.

Ces départs à la retraite correspondent majoritairement à une inaptitude de la Sécurité sociale ou du passage à la retraite lorsque le sujet, reconnu en invalidité, a atteint l'âge légal de liquidation de ses droits à la retraite.

Les autres sujets

Les sujets n'étant pas dans les catégories des sujets en emploi, au chômage ou des malades et des invalides l'année précédant la retraite sont 139 900 et représentent 20.7% des partants à la retraite.

Les femmes y sont nettement majoritaires (63%). L'âge de départ à la retraite y est le plus élevé de l'ensemble des sujets retraités en 2018, 64.1 ans dans l'ensemble, 63.9 ans pour les hommes et 64.1 ans pour les femmes.

Leur durée de cotisation est la plus faible de toutes les catégories avec 119 trimestres contre 161 en moyenne et 172 pour les actifs en emploi l'année précédant la retraite.

C'est parmi ces sujets que l'on trouve la part la plus importante de sujets ayant une décote (27% contre 10% pour l'ensemble des retraités 2018).

https://fr.calameo.com/read/002711729df1e60b95bad

 

·     Données sur les retraites en 2020 (Cnav)

Vous trouverez les documents fournissant ces données en pièce jointe et à leur adresse sur le site de la Cnav après chaque présentation du document.

Retraités en 2020

Nous ne prendrons en compte que les retraités en droits directs.

En 2020, il y a eu 677 156 nouveaux retraités, 324 238 hommes et 352 918 femmes.

Globalement, 15.7% des sujets ont bénéficié d'une surcote et 13% d'une pension à taux réduit.

Parmi les hommes, 15.3% ont bénéficié d'une surcote et 11.4% ont eu une pension à taux réduit. C'est le cas de respectivement 16% et 14.4% des femmes.

Les départs à la retraite anticipés ont concerné (entre parenthèses, le nombre d'hommes et de femmes) :

ü 143 418 sujets pour carrière longue (98 018 et 45 400),

ü 2 495 sujets avec handicap (1552 et 943).

L'âge moyen de départ à la retraite en 2020 a été de 62.8 ans, 62.6 ans pour les hommes et 63.1 ans pour les femmes.

La durée moyenne d'assurance (tous régimes confondus) a été de 160 trimestres, 160 trimestres pour les hommes et 161 trimestres pour les femmes. Pour les sujets partis en retraite anticipée, le nombre moyen de trimestres d'assurance est de 175, 172 chez les hommes et 183 chez les femmes.

Pour les 334 543 travailleurs ayant eu une carrière complète au Régime général, le niveau moyen de pension est de 1142 €, 1257 € pour les hommes et 1022 € pour les femmes.

https://www.statistiques-recherches.cnav.fr/images/publications/fiches-abreges/Chiffres-du-rgime-gnral-Attributions-2020.pdf

Ensemble des retraités pris en charge au 31 décembre 2020

Au total, il y a 14 029 797 pensionnés de droits directs pris en charge au 31 décembre 2020, 6 507 903 hommes et 7 521 894 femmes.

L'âge moyen de l'ensemble des retraités est de 74.5 ans, 73.7 ans pour les hommes et 75.2 ans pour les femmes.

Parmi les retraités ayant bénéficié d'un départ anticipé à la retraite on retrouve (entre parenthèses, respectivement le nombre d'hommes et de femmes) :

ü 1 863 125 retraites pour carrière longue (1 301 554 et 561 571) ;

ü 29 649 retraités pour handicap (19 200 et 10 449) ;

ü 44 869 travailleurs de l'amiante (36 404 et 8 465) ;

ü 29 523 départs pour incapacité permanente et pénibilité (loi de 2010) (18 382 et 11 141).

Le montant mensuel moyen de base servi par le Régime général pour l'ensemble des 14 750 688 retraités est de 746 €, 848 € pour les hommes et 664 € pour les femmes.

https://www.statistiques-recherches.cnav.fr/images/publications/fiches-abreges/Chiffres-du-regime-general-au-31-decembre-2020.pdf

 

·     Chiffres clés 2020 de la Sécurité sociale

Il s'agit de l'édition 2021 des chiffres clés de 2020 publiée en octobre 2021. Vous pourrez y accéder en pièce jointe et sur le site du ministère des solidarités et de la santé à l'adresse figurant en fin de commentaire.

Introduction

La Sécurité sociale comprend cinq branches, plus une branche chargée du recouvrement des cotisations. Les cinq branches chargées des prestations aux assurés sont les suivantes :

ü la branche famille (Caisse d'allocations familiales et Mutualité sociale agricole) qui aide les familles dans leur vie quotidienne ;

ü la branche maladie avec ses organes régionaux, les caisses primaires d'assurance maladie (Cpam) ;

ü la branche des accidents du travail et des maladies professionnelles qui gère les risques professionnels en s'appuyant sur les organes régionaux de la Sécurité sociale ;

ü la branche retraite, la Caisse nationale d'assurance vieillesse et les Carsat ;

ü la branche autonomie, la plus récente, qui verse des prestations à destination des personnes en perte d'autonomie et aux structures qui les accompagnent.

Enfin, l'Urssaf (Union pour le recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d'allocations familiales) qui perçoit les cotisations et les répartit entre les différentes branches.

Après l'abord du Régime général de la Sécurité sociale, nous nous intéresserons aux branches maladie, des risques professionnels et à la branche vieillesse.

Le Régime général

La caisse nationale de l'Urssaf est chargée de la trésorerie du Régime général et elle pilote les Urssaf qui collectent les cotisations et les contribution sociales.

Ce Régime général gère, en 2020, 10.3 millions de comptes cotisants et a récupéré 528 milliards de recettes.

Les financeurs du Régime général sont à 46% des ménages et à 54% des entreprises.

Les principaux postes de recettes sont : pour 47.6% les cotisations, pour 24.5% la CSG (contribution sociale généralisée), pour 21.8% des contributions sociales diverses (qui sont basées, entre autres, sur les revenus fonciers et les revenus financiers), des impôts et des charges, pour 2.3% des transferts, pour 1.7% des cotisations prises en charge par l'Etat et pour 2.1% d'autres produits.

Pour la branche maladie, les recettes proviennent majoritairement des cotisations (32.4%), de la CSG (32.7%) et de contributions sociales diverses, d'impôts et de taxes (29.5%).

Le financement de la branche des risques professionnels repose, en grande majorité, sur les cotisations des employeurs (95.6%) et, de façon nettement moindre, sur des cotisations prises en charge par l'Etat (1.5%) et par d'autres produits (2.9%).

Le financement de la branche vieillesse repose majoritairement sur les cotisations (64.2%) mais aussi sur la CSG (13.5%) et les contributions sociales, impôts et taxes divers (14%).

Voici les contributions des cotisations des salariés et des employeurs à différentes branches au 1er janvier 2021 :

ü pour la maladie, taux de 7% jusque 2.5 Smic (soit en 2021, un salaire mensuel brut de 1 589,47 €) puis 13% ensuite ;

ü pour la branche vieillesse, pour respectivement les salaires sous plafond et déplafonnés (il s'agit du plafond mensuel de la Sécurité sociale de 3 428 € en 2021), pour les employeurs, 8.55% et 1.90% et pour les salariés 6.90% et 0.40% ;

ü la CSG qui s'applique sur le salaire brut après abattement de 1.75% est de 9.20% et la CRDS (même mode de calcul que pour la CSG) de 0.50%.

Suite à diverses dispositions législatives, les entreprises sont désormais totalement exonérées des cotisations patronales pour les risques famille, maladie et vieillesse pour les salariés rémunérés au Smic [NDR – En janvier 2019, 13.4% des salariés étaient au Smic.]

Les taux de dépenses des différentes branches sont de 54% pour la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), 32% pour la Caisse nationale d'assurance vieillesse, 11% pour la Caisse nationale d'allocations familiales et 3% pour la branche des risques professionnels.

La branche maladie du Régime général

La Cnam gère la branche maladie du Régime général et pilote le réseau des Cpam.

En 2020, 219.9 milliards d'euros de prestations ont été versées. Les dépenses de santé représentent, en 2020, 11.3% du produit intérieur brut (PIB).

Les dépenses de l'assurance maladie ont fortement augmenté entre 1998 (+ 4%) et 2002 (+ 7.1%) pour atteindre un plus bas en 2016 (+ 1.8%). Elles ont ensuite augmenté, 2.2% en 2018, 9.5% en 2020 et une estimation de 6.7% en 2021 [NDR - Les fortes augmentations des dépenses de ces deux dernières années sont en lien avec les charges de la pandémie.]

Les deux grands postes de dépenses de l'assurance maladie sont les soins de ville (43.2%) et les établissements de santé (40.9%).

Le déficit de la branche maladie qui a atteint un plus haut, en 2010, de 12.7 milliards a eu tendance à se réduire jusqu'à ne représenter que 0.7 milliard et 1.5 milliard respectivement en 2018 et 2019. Mais la pandémie est passée par là et le déficit de 2020 a bondi à 30.4 milliards.

La branche AT-MP

Elle gère la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles et co-pilote, avec la Cnav, le réseau des Carsat.

En 2020, 2.6 millions d'établissements, employant 19.3 millions de salariés, cotisent pour les risques professionnels.

En 2018, 657 400 sinistres ont donné lieu à un arrêt de travail, dont 539 800 accidents du travail (AT), 79 400 accidents de trajet et 38 200 maladies professionnelles (MP).

En 2020, 90.5 milliards de prestations nettes ont été versées.

Les charges de la branche AT/MP en 2020 ont été réparties ainsi :

ü 35% pour les incapacités permanentes (IP) ;

ü 30% pour les indemnités journalières ;

ü 23% pour d'autres charges dont les transferts vers d'autres organismes ;

ü 8% pour des prestations de soins ;

ü 4% pour les charges.

Entre 2002 et 2007, la branche AT/MP a été en déficit (au maximum de 0.58 milliard d'euros en 2003) puis elle a été en solde positif en 2008 (0.3 milliard) pour passer en déficit de 2009 à 2012 (maximum de déficit de 0.8 milliard pour chacune des années 2009 et 2010) puis, pendant les années 2013 à 2019, la branche a été en excédent (au maximum de 1.2 milliard en 2017). En 2020, le déficit a été de 0.2 milliard.

Entre 2002 et 2020, le nombre d'AT a diminué, passant de presque 800 000 AT à 539 800 alors que le nombre de MP a augmenté, s'établissant à 40 200.

Parmi les 657 400 sinistres ayant donné lieu à un arrêt d'au moins une journée en 2020, 82% sont relatifs à des AT, 12% à des accidents de trajet et 6% à des MP.

Les secteurs d'activité les plus concernés par les AT sont les activités de services II - comprenant l'intérim, la santé et le nettoyage - (29%), les services, commerces, l'industrie de l'alimentation (17%), les services I - les banques, l'assurance et les administrations - (15%), le BTP (14%), la métallurgie (8%), etc…

La branche vieillesse

La Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) gère les retraites des salariés du Régime général et elle pilote le réseau des Carsat en ce qui concerne les retraites.

En 2020, 14.8 millions de personnes sont prises en charge par la Cnav et 132.7 milliards d'euro de prestations nettes ont été versées.

En tout, régime de base et complémentaire (Agirc-Arrco) de retraite, les dépenses au titre de la retraite représentent 4.2% du PIB en 2020.

Du fait du baby-boom de l'après-guerre, le nombre de sujets partant à la retraite a fortement augmenté, passant d'environ 480 000 en 2004 à 662 000 en 2020 (avec néanmoins un pic de l'ordre de 725 000 en 2006/2007).

Entre 2000 et 2004, le solde de la branche vieillesse était positif (maximum de 2.1 milliards en 2002). Puis, entre 2005 et 2015, le déficit s'est creusé, avec un pic de déficit de 9.8 milliards en 2010. Entre 2016 et 2018, le solde est devenu légèrement positif (maximum de 1.9 milliard en 2017). Et de nouveau un déficit est apparu, de 1.4 milliard en 2019 et de 3.7 milliards en 2020.

Entre 2005 et 2019, les pensions moyennes de droits directs - retraite de base et complémentaire - ont augmenté passant, pour les hommes, de 1378 à 1725 euros et, pour les femmes, de 756 à 1068 euros. Depuis 2017, le montant moyen des pensions est resté quasiment stable.

Le taux d'emploi en France des 55-64 ans a fortement augmenté entre 2000 (30%) et 2020 (53%). Il se situe néanmoins 6% en dessous de la moyenne européenne de 59%.

Cette augmentation du taux d'emploi des seniors s'explique par les politiques menées en termes de retraite - augmentation de l'âge légal de départ à la retraite et du nombre de trimestres nécessaires pour obtenir un taux plein - et, en particulier, de la suppression depuis les années 2010 de différentes dispositions permettant les départs anticipés à la retraite.

Les équilibres financiers

En 2020, du fait de la crise sanitaire, les comptes du Régime général de la Sécurité sociale sont à nouveau déficitaires de 36.2 milliards d'euros (contre 0.5 milliard en 2019).

En effet, les recettes de la Sécurité sociale ont diminué de 2.9% alors que les dépenses ont augmenté de 6.2%. La branche maladie est la plus touchée par la crise. Elle présente un déficit de 30.4 milliards.

Après deux soldes faiblement positifs en 2000 et 2001 de respectivement 1.3 et 1 milliard, entre 2002 et 2020 le Régime général a toujours été déficitaire avec un pic de déficit de 30.6 milliards en 2010, une remontée jusqu'à un solde négatif de 1.9 milliard en 2019 et une plongée à un déficit de 38.7 milliards en 2020.

Il reste à la Cades (la Caisse d'amortissement de la dette sociale, dont les recettes proviennent principalement de la Contribution au remboursement de la dette sociale, la CRDS, et de façon moindre de la CSG), en 2020, 187.5 milliards € à rembourser, 93 milliards € de la dette de la Sécurité sociale ayant déjà été remboursés.

Les recettes de la Sécurité sociale ont fortement été modifiées depuis les années 1990.

En 1990, les cotisations représentaient 86% des recettes et les contributions sociales, les impôts et les taxes une part peu importante de 3%.

En 2020, la part des cotisation sociales est passée à 56% et celle des contributions sociales, des impôts et des taxes est passée à 36%.

Organigramme institutionnel de la Sécurité sociale

La direction de la sécurité sociale dépend de trois ministères, celui des solidarités et de la santé, celui du travail, de l'emploi et de l'insertion et celui de l'économie des finances et de la relance.

Le régime général comprend :

ü 101 Caisses d'allocations familiales,

ü 102 Cpam,

ü 22 Urssaf,

ü 16 Carsat.

https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/chiffres-clefs_de_la_securite_sociale_2020.pdf

 

·     13e baromètre de l'absentéisme et de l'engagement (Ayming/Ag2r La mondiale)

Il s'agit du 13e Baromètre de l'absentéisme publié, par Ayming / AG2R La Mondiale, en octobre 2021 que cous pourrez consulter en pièce jointe (uniquement sur le blog, du fait de la taille du fichier) et à l'adresse figurant en fin de commentaire.

Méthodologie

Les données présentées dans ce 13e Baromètre de l'absentéisme et de l'engagement proviennent de deux sources :

ü une étude quantitative de l'absentéisme, en partenariat avec AG2R La Mondiale, réalisée en France en 2020 auprès de 49 227 entreprises du secteur privé employant un peu plus de 5 millions de salariés en CDI ;

ü une étude qualitative réalisée avec Kantar TNS auprès de 1000 salariés du secteur privé.

Le taux d'absentéisme est calculé en faisant le rapport du nombre de jours calendaires d'absence sur l'année sur le nombre de jours calendaires de présence sur l'année que l'on multiplie par 100.

Les absences qui ont été prises en compte sont celles pour maladie, accidents de travail et de trajet et maladies professionnelles, ceci quelle que soit leur durée.

A noter qu'il n'est pas précisé que l'échantillon est représentatif de la population salariée. Néanmoins, vu l'importance de cet échantillon, on peut considérer qu'il donne une image assez proche de celle de l'ensemble de la population du privé.

Résultats

Les chiffres clés

Le taux moyen annuel d'absentéisme s'établit à 6.87% en 2020. Il correspond à une moyenne de 25.1 jours d'absence par salarié.

Un pourcentage de 41% de salariés a eu au moins une absence durant l’année.

Par rapport à 2019, l'absentéisme a augmenté de 24%.

De plus, la proportion de salariés touchés par l'absentéisme a augmenté de 17%.

Évolution de l'absentéisme

Entre 2019 et 2020, l'absentéisme global est passé de 5.54% à 6.87%.

L'augmentation de l'absentéisme a été la suivante selon différents secteurs d'activité (entre parenthèses, taux en 2019 versus taux en 2020) :

ü secteur du commerce (5.30% versus 6.47%) ;

ü secteurs de l'industrie et du bâtiment (4.95% versus 6.05%) ;

ü secteur de la santé (6.34% versus 8.26%) ;

ü secteur des services (6.08% versus 7.52%).

Une bonne partie de l'absentéisme de 2020 peut être en lien avec l'épidémie de la Covid-19 (25% des salariés indiquant un arrêt lié à la Covid-19).

Motifs des arrêts

Tant en 2019 qu'en 2020, la majorité des arrêts de travail est liée à la maladie, respectivement 82% et 84%. Une part moins importante est en lien avec un accident du travail ou une maladie professionnelle, 17% en 2019 et 15% en 2020. Les accidents de trajet sont en lien avec 1% des arrêts en 2019 et 2020.

Plus précisément, les causes des arrêts maladie sont les suivantes :

ü maladie hors Covid-19 (37%) ;

ü la Covid-19 pour une infection, un cas contact, ou une garde d’enfants (25%) ;

ü un accident de travail et/ou une maladie professionnelle (17%) ;

ü un épuisement professionnel / burn out (13%) ;

ü une situation personnelle (11%) ;

ü autre (11%) ;

ü  une démotivation / insatisfaction professionnelle (5%).

L'absentéisme selon les durées d'absence

Le taux d'absentéisme selon les durées d'absence figure entre parenthèses pour respectivement 2019 et 2020 :

ü moins de 3 jours (0.14% et 0.12%) ;

ü de 4 à 7 jours (0.29% et 0.32%) ;

ü de 8 à 30 jours (1.02% et 1.43%) ;

ü de 31 à 90 jours (1.27% et 1.82%) ;

ü et plus de 90 jours (2.82% et 3.18%).

On peut constater un accroissement important des absences de plus de 8 jours.

Pourcentage des salariés absents par durée d'absence

Les pourcentages de salariés absents par durée sont les suivants (entre parenthèses respectivement en 2019 et 2020) :

ü moins de 3 jours (13% et 12%) ;

ü de 4 à 7 jours (12% et 14%) ;

ü de 8 à 30 jours (14% et 20%) ;

ü de 31 à 90 jours (6% et 9%) ;

ü et plus de 90 jours (4% pour les deux années).

Caractéristiques des salariés absents

En fonction de l'âge

Entre parenthèses, le taux d'absentéisme en fonction de l'âge, respectivement en 2019 et 2020 :

ü moins de 28 ans (3.71% et 4.44%) ;

ü de 26 à 30 ans (4.93% et 5.79%) ;

ü de 31 à 40 ans (5.5% et 7.10%) ;

ü de 41 à 50 ans (5.35% et 6.58%) ;

ü de 51 à 55 ans (5.39% et 6.51%) ;

ü 56 ans et plus (7.90% et 9.61%).

Taux d'absentéisme en fonction de l'ancienneté

Entre parenthèses, le taux d'absentéisme en fonction de l'ancienneté dans l'entreprise respectivement en 2019 et 2020 :

ü moins de 2 ans (4.12% et 5.21%) ;

ü de 2 à 5 ans (6.06% et 7.37%) ;

ü de 6 à 10 ans (6.23% et 7.59%) ;

ü de 11 à 20 ans (6.03% et 7.37%) ;

ü de plus de 21 ans (5.90% et 7.01%).

Absentéisme en fonction des caractéristique sociodémographiques

L'absentéisme des femmes est plus important que celui des hommes, respectivement 45% et 37%.

Entre 2019 et 2020, l'absentéisme des femmes est passé de 6.57% à 8.24%, soit une hausse de 24%. Celui des hommes est passé de 4.41% à 5.42%, soit une hausse de 22%.

Le taux d'absentéisme des cadres est passé, entre 2019 et 2020, de 2.72% à 3.18% (soit une augmentation de 16%) alors que celui des non-cadres est passé de 6.12% à 7.72% (soit une augmentation de 26%).

Le pourcentage de salariés absents selon le statut a été, en 2019, de 27% chez les cadres et de 37% chez les non-cadres et, en 2020, de respectivement 29% et 44%.

L'analyse des motifs de l'absentéisme a montré que les cadres / managers ont été de plus en plus touchés par l'épuisement professionnel qui concerne un manager sur cinq.

Évolution des modalités de travail

L'épidémie due au Sars-CoV-2 a modifié les modalités de travail.

Ce retentissement a joué pour 49% des salariés sur le temps de travail, qui a augmenté pour 20% et diminué pour 29% d'entre eux.

Les salariés sont 40% dont l'activité permet le télétravail et ils ont pu majoritairement en bénéficier sur l'année 2020.

Enfin, une majorité de 70% des salariés a tout de même continué à travailler en présentiel.

Les changements organisationnels ont impacté différemment les différents secteurs d'activité.

Dans le secteur du commerce, la baisse du temps de travail a concerné 61% des salariés alors, qu'à l'inverse, dans le secteur de la santé, 34% des salariés déclarent que leur temps de travail a augmenté.

Ces deux secteurs d'activité sont ceux où le travail s'est réalisé le plus fréquemment en présentiel alors que, dans le secteur des services, la majorité des salariés a travaillé en présentiel.

Les effets de la pandémie sur les salariés

La crise sanitaire a entraîné des répercussions sur la santé des salariés.

Ainsi, si pour une majorité de 71%, la santé physique est restée stable, pour 1 salarié sur 5 (20%) elle s'est dégradée. Une amélioration n'a concerné que 9% des personnes interrogées.

La situation est encore pire en termes de santé psychique puisque seulement 58% des personnes interrogées ont déclaré que leur santé psychique est restée stable alors que pour 35% elle s'est détériorée. L'amélioration n'a concerné que 7% des personnes interrogées.

En termes d'engagement, 58% des personnes n'ont pas modifié leur engagement, pour 26% il s'est détérioré et pour 16% il s'est amélioré.

Un effet différent selon les changements des modalités de travail

Globalement, l'effet de la crise a été pour 20% des sujets une dégradation de la santé physique, pour 35% une dégradation de leur santé psychique et pour 26% une diminution de l'engagement.

Nous allons examiner l'évolution des ces items en fonction de différentes modalités de modification de l'activité professionnelle (entre parenthèses, respectivement le taux de dégradation de la santé physique, de la santé psychique et de l'engagement) :

ü augmentation du temps de travail (28%, 37% et 25%) ;

ü diminution du temps de travail (24%, 49% et 37%) ;

ü temps de travail stable (14%, 27% et 19%) ;

ü travail majoritairement en présentiel (20%, 36% et 25%) ;

ü travail majoritairement en distanciel (17%, 33% et 30%).

Ainsi, l'augmentation du temps de travail a agi de façon notablement délétère sur la santé physique (fatigue, stress, TMS). La diminution du temps de travail a agi défavorablement sur la santé psychique (49%) des personnes interrogées, ainsi que sur l'engagement (37%). En particulier du fait de la baisse de leur rémunération et de la diminution des contacts avec les collègues.

Remise en question de la vie professionnelle

Une proportion non négligeable de 45% des personnes interrogées souhaitent changer de situation professionnelle. Pour 21% le souhait porte sur un changement d'entreprise et de travail, pour 13% le souhait porte sur le même poste dans une autre entreprise et, pour 11%, le souhait est celui d'in travail différent dans la même entreprise. Néanmoins, une majorité de 55% des sujets ne souhaitent changer ni de poste ni d'entreprise.

Le souhait de changement, qui touche autant les cadres que les non-cadres, est exprimé par plus de 50% des salariés de 40 ans et moins et de ceux ayant 10 ans et moins d'ancienneté.

Ce souhait est aussi présent chez la moitié des salariés qui ont vu leur temps de travail diminuer et il est de 42% chez les salariés qui ont travaillé à distance.

Pour les auteurs de l'enquête, " L'absence est avant tout liée à un problème de santé.

Mais elle peut aussi être annonciatrice d’une situation de mal-être au sein de l’entreprise ou dans son poste.

Les absents sont en effet bien plus nombreux que les non absents à exprimer une baisse de leur engagement et souhaiter changer de situation professionnelle. 40% des salariés s’étant absentés en 2020 expriment une baisse de leur engagement (versus 21% des non absents). 63% souhaitent changer de situation professionnelle (versus 39% pour les non absents). "

Des pistes d'amélioration en entreprise

Renforcer la santé psychologique

Qu'ils aient travaillé en distanciel ou sur le lieu de travail, les salariés se sont sentis isolés durant la crise sanitaire et le collectif de travail s'est dégradé.

Les actions plébiscitées par les salariés pour améliorer leur santé psychologique sont les suivantes :

ü recréer des moments collectifs,

ü renforcer l'esprit d'équipe,

ü développer le soutien managérial.

Agir sur les facteurs d'engagement au travail

Les auteurs de l'enquête indiquent quatre solutions pour entraîner un réengagement des salariés dans l'entreprise :

ü agir sur la reconnaissance du travail qui constitue le principal levier d'action pour renforcer l'engagement ;

ü une mise en œuvre de la flexibilité et de l'adaptabilité au travail qui a, d'une certaine façon, été imposée durant la crise sanitaire mais qui pourrait désormais mieux s'adapter à leurs attentes et à leurs besoins ;

ü améliorer l'environnement physique du travail en privilégiant des outils de travail ergonomiques et sécurisés, en créant des espaces sur-mesure et différenciés, en fonction des besoins ou des préférences des collaborateurs ;

ü enfin, améliorer le contenu du travail en augmentant l'intérêt du poste et en favorisant l'évolution des compétences.

https://www.ayming.fr/wp-content/uploads/sites/11/2021/09/Barometre-absenteisme-2021-AYMING-ALM.pdf

 

À bientôt…

 

Jacques Darmon