Lettre d'information du 12 avril 2020






Le 12 avril 2020

Cette lettre est toujours consacrée aux textes de loi et à l'épidémie de Covid-19… parmi les textes de loi… un décret d'application de l'article 3 de l'ordonnance du 1er avril 2020 relatif aux visites médicales de santé au travail… un autre décret sur le fonds d'insertion des personnes handicapées de la fonction publique… et un dernier précisant les modalités d'utilisation de moyens de communication pour les réunions des instances représentatives du personnel… et une question sénatoriale relative aux moyens alloués à l'hôpital et aux test du coronavirus… Quelques éléments d'information sur l'épidémie de Covid-19… une mise à jour du Guide de prévention de l'OPPBTP… la prépublication des résultats du traitement de plus de 1000 patients à l'IHU de Marseille… le lancement dans 5 cohortes d'une enquête sur le vécu de l'épidémie et du confinement… la fiche de prise en charge en ville d'un patient suspecté de Covid-19 et des manifestations cutanées signalées par des dermatologues pouvant être en lien avec le coronavirus.

Je vous signale que, grâce à l'aide d'un informaticien que je remercie vivement, je peux mettre en ligne sur un blog ces lettres d'information depuis quasiment un an. L'adresse du blog : https://bloglettreinfo.blogspot.com/.

·     Textes de loi, réglementaires, circulaires, instructions, questions parlementaires

Décret n° 2020-410 du 8 avril 2020 adaptant temporairement les délais de réalisation des visites et examens médicaux par les services de santé au travail à l'urgence sanitaire
Ce décret est pris en application de l'ordonnance2020-386 du 1er avril 2020 (article 3) qui stipulait que " Les visites médicales qui doivent être réalisées à compter du 12 mars 2020 dans le cadre du suivi individuel de l'état de santé en application des articles L.4624-1, L.4624-2 et L.4624-2-1 et L.4625-1-1 du code du travail et de l'article L.717-2 du code rural et de la pêche maritime peuvent faire l'objet d'un report dans des conditions définies par décret en Conseil d'Etat, sauf lorsque le médecin du travail estime indispensable de maintenir la visite compte tenu notamment de l'état de santé du travailleur ou des caractéristiques de son poste de travail.
Le report de la visite ne fait pas obstacle, le cas échéant, à l'embauche ou à la reprise du travail.
Le décret en Conseil d'Etat prévu au premier alinéa détermine notamment les exceptions ou les conditions particulières applicables aux travailleurs faisant l'objet d'un suivi adapté ou régulier en application de l'article L. 4624-1 du code du travail ou d'un suivi individuel renforcé en application de l'article L. 4624-2 du même code. "
Le présent décret est d'application immédiate.
Dispositions relatives aux visites de prévention initiale et de suivi
Ce texte modifie les visites médicales en santé au travail dont l'échéance, selon les textes réglementaires, survient entre le 12 mars et le 31 août 2020 (article 1).
Le médecin du travail peut reporter, au plus tard jusqu'au 31 décembre 2020, la date des visites et examens médicaux, sauf s'il porte une appréciation contraire, au titre de l'article 4 du présent décret :
ü la visite d'information et de prévention initiale (VIPI) de l'article R.4624-10 du Code du travail [NDR – VIPI qui peut être réalisée par un professionnel de santé mentionné à l'article L. 4624-1 : médecin du travail, collaborateur médecin, interne ou infirmier] et de la VIP prévue à l'article R.717-13 du Code rural et de la pêche maritime (certaines dérogations à ce report sont précisées plus loin) ;
ü le renouvellement de la visite d'information et de prévention (VIP) prévue à l'article R.4624-16 du Code du travail [NDR – au maximum tous les 5 ans !] et à l'article 717-13 du Code rural et de la pêche maritime ;
ü le renouvellement de la visite d'aptitude [NDR – Pour les salariés en surveillance individuelle renforcée prévue à l'article L.4624-2 du Code du travail] et de la visite intermédiaire de l'article R.4624-28 du Code du travail [NDR – Avec des délais respectifs maximaux de 4 ans et 2 ans.] ainsi que la visite de suivi individuel renforcé prévue à l'article R.717-16-2 du Code rural et de la pêche maritime (à l'exception de la visite d'aptitude initiale des travailleurs exposés à des rayonnements ionisants).
Exceptions pour les VIPI et dispositions pour les visites d'aptitude
Les visites ne pouvant faire l'objet d'un report au titre de du paragraphe ci-dessus sont listées ci-dessous :
1°) la VIPI prévue à l'article R. 4624-10 du Code du travail et à l'article R. 717-13 du Code rural et de la pêche maritime pour :
a) Les travailleurs handicapés ;
b) Les travailleurs âgés de moins de dix-huit ans ;
c) Les travailleurs qui déclarent être titulaires d'une pension d'invalidité ;
d) Les femmes enceintes, venant d'accoucher ou allaitantes ;
e) Les travailleurs de nuit ;
f) Les travailleurs exposés à des champs électromagnétiques affectés à des postes pour lesquels les valeurs limites d'exposition fixées à l'article R.4453-3 du Code du travail sont dépassées ;
2°) l'examen médical d'aptitude initial prévu à l'article R.4624-24 du Code du travail et à l'article R.717-16-1 du Code rural et de la pêche maritime pour les salariés en surveillance individuelle renforcée ;
3°) le renouvellement de l'examen médical d'aptitude prévu à l'article R.4451-82  (renvoyant aux articles R. 4624-24 à 28 évoqués ci-dessus) pour les travailleurs exposés à des rayonnements ionisants et classés en catégorie A, spécifiée à l'article R.4451-57 du Code du travail.
Visites de pré-reprise
Le médecin du travail n'est pas tenu d'organiser les visites de pré-reprise prévues à l'article R.4624-29 du Code du travail et à l'article R.717-27 du Code rural et de la pêche maritime pour des reprises qui doivent avoir lieu avant le 31 août 2020, sauf s'il a une appréciation contraire.
Les dispositions ci-dessus sont précisées dans l'article 2 du décret.
Visites de reprise du travail
Par dérogation à l'article R.4624-31 du Code du travail et R.717-17-1 du Code rural et de la pêche maritime, la visite de reprise du travail doit être organisée selon les modalités suivantes :
1° Le médecin du travail organise l'examen avant la reprise effective du travail lorsqu'il concerne [NDR – Alors que les deux articles cités ci-dessus prévoient que la visite de reprise a lieu après la reprise du travail !] :
a) Les travailleurs handicapés ;
b) Les travailleurs âgés de moins de dix-huit ans ;
c) Les travailleurs qui déclarent être titulaires d'une pension d'invalidité ;
d) Les femmes enceintes, venant d'accoucher ou allaitantes ;
e) Les travailleurs de nuit ;
2°) Pour les autres salariés, le médecin du travail peut reporter l'examen sans que cela n'empêche la reprise du travail, sauf s'il estime cette visite nécessaire. Le report de la visite de reprise se fera selon les conditions suivantes :
a) dans la limite d'un mois suivant la reprise du travail pour les salariés en surveillance individuelle renforcée de l'article R.4624-22 du Code du travail et de l'article R.717-16 du Code rural et de la pêche maritime ;
b) dans la limite de trois mois pour les visites de reprise des autres travailleurs.
(Article 3 du décret)
Je reprends intégralement les dispositions de l'article 4 : " Aucune visite ni aucun examen ne peut faire l'objet d'un report en application du I de l'article 2 ou du 2° de l'article 3 du présent décret ou ne pas être organisé en application du III de l'article 2, lorsque le médecin du travail estime indispensable de respecter l'échéance résultant des textes réglementaires en vigueur, au regard des informations dont il dispose concernant l'état de santé du salarié, ainsi que les risques liés à son poste de travail ou à ses conditions de travail. Pour les travailleurs titulaires d'un contrat à durée déterminée, le médecin du travail tient compte des visites et examens dont l'intéressé a bénéficié le cas échéant au cours des douze derniers mois.
Pour fonder son appréciation, le médecin du travail recueille, en tant que de besoin, les informations utiles sur la base d'échanges réalisés par tout moyen entre le travailleur et un membre de l'équipe pluridisciplinaire. "
L'article 5 stipule que lorsque la visite médicale du salarié est reportée selon les termes du présent décret, il doit en informer l'employeur et le travailleur en leur communiquant la date à laquelle la visite est prévue. Dans le cas où le médecin du travail ne dispose pas des coordonnées du salarié, il demande à l'employeur de communiquer les informations évoquées ci-dessus.
S'agissant d'une visite de pré-reprise qui est reportée, le médecin du travail en informe le salarié.

Décret n° 2020-420 du 9 avril 2020 modifiant le décret n° 2006-501 du 3 mai 2006 relatif au fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique
Ce décret vise à la mise en oeuvre pratique de l'article 90 de la loi 2019-828 du 6 août 2019 visant à étendre à l'ensemble de la fonction publique l'obligation d'emploi de travailleurs présentant un handicap, prévue à l'article L.5212-2 du Code du travail, et intégrée à l'article 33 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires.
Ce décret modifie le décret 2006-501 du 3 mai 2006 relatif au fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique.
Concrètement, ce décret :
ü remplace systématiquement, dans le décret du 3 mai 2006, chaque occurrence de la référence à l'article L. 323-8-6-1 du Code du travail - créant le Fonds d'insertion des personnes handicapées de la fonction publique - par la référence à l'article 35 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires qui détermine les missions de ce fonds d'insertion ;
ü indique que, au plus tard le 30 avril de chaque année, les employeurs publics doivent déposer auprès du comptable public la déclaration annuelle d'emploi des travailleurs handicapés, accompagnée du paiement de leur contribution.

Décret n° 2020-419 du 10 avril 2020 relatif aux modalités de consultation des instances représentatives du personnel pendant la période de l'état d'urgence sanitaire
Ce décret vise l'organisation des réunions du CSE pendant la période d'état d'urgence sanitaire prévue à l'article 4 de la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 avec les moyens dérogatoires prévus pour les réunions de ces instances représentatives, c'est à dire la conférence téléphonique et la messagerie instantanée.
Conférence téléphonique
Lorsque la réunion a lieu en conférence téléphonique, le dispositif technique utilisé doit permettre d'identifier les membres de l'instance et assurer la retransmission continue et simultanée du son des délibérations. Des suspensions de séances sont permises.
Le président informe les membres de l'instance de la tenue de la réunion en conférence téléphonique.
Le vote à bulletins secrets doit être permis et répondre aux conditions du 3e alinéa de l'article D.2315-1 du Code du travail.
Messagerie instantanée
L'utilisation de la messagerie instantanée doit permettre l'identification des membres participant à la réunion ainsi que leur participation effective en assurant la communication immédiate des messages écrits au cours de la réunion.
De la même façon que pour la conférence téléphonique, le vote à bulletins secrets doit être permis et répondre aux conditions du 3e alinéa de l'article D. 2315-1 du Code du travail.
Le président doit informer les membres de la délégation de la tenue d'une réunion par messagerie instantanée et en indique la date et l'heure du début.
La réunion doit se dérouler selon les dispositions suivantes :
" 1° L'engagement des délibérations est subordonné à la vérification que l'ensemble des membres a accès à des moyens techniques satisfaisant aux conditions prévues aux premier et deuxième alinéas du présent article ;
2° Les débats sont clos par un message du président de l'instance, qui ne peut intervenir avant l'heure limite fixée pour la clôture de la délibération ;
3° Le vote a lieu de manière simultanée. A cette fin, les participants disposent d'une durée identique pour voter à compter de l'ouverture des opérations de vote indiquée par le président de l'instance ;
4° Au terme du délai fixé pour l'expression des votes, le président de l'instance en adresse les résultats à l'ensemble de ses membres. "

Question parlementaire
15e législature
Moyens budgétaires alloués à l'hôpital et tests généralisés
Question d'actualité au gouvernement n° 1234G de Mme Sabine Van Heghe (Pas-de-Calais - SOCR) publiée dans le JO Sénat du 26/03/2020
" Mme Sabine Van Heghe. La lutte contre le Covid-19 impose l'unité nationale, à laquelle nous souscrivons.
Je m'associe aux hommages que vous avez formulés, mes chers collègues, à l'endroit de nos concitoyens qui travaillent dans des conditions très difficiles, au premier rang desquels les personnels de santé, mais aussi les professionnels de tous les secteurs qui permettent aux Français de disposer des biens et services indispensables. Je souligne également l'investissement des fonctionnaires de nos services publics, dont on réalise, plus encore en ces périodes de crise majeure, qu'ils sont, non pas une dépense, mais un investissement, une protection dont on ne peut se passer.
Les maires et les élus locaux sont également en première ligne.
L'unité nationale ne doit pas empêcher le débat démocratique, et je veux me faire la porte-parole des interrogations exprimées par nos concitoyens sur les mesures sanitaires mises en place par le Gouvernement pour lutter contre cette pandémie.
Le renforcement du confinement protège et sauve des vies, mais il est grand temps de mettre tout en œuvre pour se doter de masques, de tests de dépistage, de gels hydroalcooliques, de respirateurs, qui continuent de manquer scandaleusement. Quand les personnels mobilisés pour combattre cette épidémie disposeront-ils de ces éléments de protection et de soins élémentaires ?
Il faut tirer les leçons de cette crise sanitaire sans précédent et, dès maintenant, augmenter les moyens financiers et humains qui manquent cruellement à notre système de santé.
L'OMS (Organisation mondiale de la santé) demande la généralisation des tests de dépistage du Covid-19 afin de confiner les personnes positives et, ainsi, éviter de nouvelles contaminations*. Les tests disponibles à ce jour et dans les jours qui viennent seront absolument insuffisants, notamment au regard des 800 000 résidents des Ehpad menacés d'une effroyable hécatombe si des dispositions drastiques ne sont pas prises de toute urgence.
Monsieur le ministre, quand vous rangerez-vous à ces recommandations de l'OMS et quand ces tests seront-ils enfin généralisés dans notre pays ? "
M. Patrick Kanner. Très bien !
Réponse du Ministère des solidarités et de la santé - publiée dans le JO Sénat du 26/03/2020 - page 2845
" M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.
M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Je vous remercie de votre question, madame la sénatrice Van Heghe, qui me donne l'occasion de revenir sur les annonces que j'ai faites.
Nous allons continuer de nous conformer scrupuleusement aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé en matière de tests. Les recommandations ont évolué avec la connaissance du virus, les recommandations ont évolué avec l'apparition de la pandémie, les recommandations ont évolué avec l'identification des différentes stratégies mises en place dans tous les pays qui ont fait face en même temps que nous, ou quasiment en même temps que nous, à l'épidémie. Ces pays ont choisi des stratégies qui leur étaient propres, en fonction des moyens à leur disposition.
J'ai déjà souligné que j'avais entendu l'appel du directeur de l'OMS : « testez, testez, testez ! » Cet enjeu sera encore plus important au moment où nous nous apprêterons à déconfiner la France, à l'heure où les Français seront amenés à quitter leur domicile pour retrouver une vie normale. L'enjeu de ces tests sera surtout de savoir qui aura été malade et qui ne l'aura pas été.
Je peux vous confirmer que nous aurons, sous quinzaine, la possibilité de passer des 5 000 tests par jour que nous réalisons actuellement à près de 20 000 à 25 000 tests – sans doute un peu plus. L'Allemagne, souvent citée en exemple, réalise aujourd'hui 12 000 tests par jour. Cela sous-entend aussi de pouvoir amener suffisamment de réactifs, de kits de prélèvement… Nous passons toutes les commandes nécessaires aux pays étrangers et auprès des producteurs présents sur le territoire national. Il s'agit d'un enjeu important.
Toutefois, nous n'allons pas nous contenter des PCR, qui nous indiquent si l'on est malade à un moment donné. Ce qui nous intéresse, c'est la sérologie, laquelle va aussi se développer à une vitesse grand V. La recherche et l'innovation nous permettront rapidement de savoir, par une simple prise de sang, qui aura été immunisé contre le virus, asymptomatique ou non, et qui ne l'aura pas été.
Cette information sera très importante pour savoir où nous en sommes dans l'épidémie à l'échelle du pays, à l'échelle de l'Europe et à l'échelle du monde. Cela permettra aussi à chacun de savoir s'il est immunisé pour de bon contre la maladie ou pas encore.
Je pense également à la recherche et au développement en cours sur les autotests et les tests rapides sur l'ensemble du territoire national, en Europe et ailleurs dans le monde. Ils seront disponibles pour les Français, dès l'instant où ils seront validés, où que ce soit dans le monde.
Voilà ce que je pouvais vous répondre, madame la sénatrice, sur les tests. Je vous prie de m'excuser de ne pouvoir répondre à vos autres questions, faute de temps. "
* Le 8 avril 2020, sur France Info, lors d'une interview, le Pr Delfraissy, président du Conseil scientifique du Gouvernement, a estimé que de 10 à 15% de la population a été touchée par le coronavirus et, a priori, été immunisée, ce qui signifie qu'il pense que le déconfinement ne peut pas être immédiat sans risque de rebond de l'épidémie. Ce qui veut aussi dire que ce déconfinement devra prendre en compte ce fait pour qu'on n'assiste pas à une flambée de nouveaux cas de Covid-19. L'obtention de l'immunité populationnelle, ainsi qu'il la dénomme, ou de groupe, selon une communicationde M. Samuel Alizon - directeur de recherche au CNRS ( CNRS/IRD/Université de Montpellier) - devrait survenir, pour le coronavirus pour une immunisation de 66% de la population. On en est donc loin actuellement et, de plus, nous ne disposons pas, pour l'instant, d'assez de recul pour apprécier la durée de l'immunisation des patients ayant été en contact avec le virus. Selon l'avis d'un spécialiste recueilli par le Quotidien du médecin ("Covid-19 : encore incertaine, la durée d'immunisation post infection pourrait être de quelquesmois "), se basant sur les données de l'immunisation aux autres coronavirus, l'immunité acquise face au SARS-CoV-2 pourrait être assez courte, de 3 à 6 mois. En outre, l'apparition d'anticorps protecteurs pourrait prendre de 21 jours à 28 jours selon un autre article du Quotidien du médecin. Un vaccin apparaît donc nécessaire pour permettre une large immunisation de la population. Il faudrait attendre 18 mois pour en obtenir un (si c'est possible, car pour le HIV, il n'y en a pas).

·     Eléments d'information sur l'épidémie de Covid-19
Mise à jour du Guide de prévention de l'OPPBTP
Le Guide de prévention de l'OPPBTP, dont je vous parlais dans la dernière lettre d'information, a été mis à jour. Des conseils pratiques pour les situations de travail sont présentés dans les pages 3 à 7.
La mise à jour fait suite à l'avis de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) du 8 avril 2020 ] sur l'usage des masques alternatifs en tissu complétant son avis du 24 mars 2020 [Vous trouverez en pièce jointe un tableau du 8 avril 2020 présentant des entreprises susceptibles de fournir des masques alternatifs avec les caractéristiques de filtration de ces masques].
" L’ANSM indique que certains travaux réalisés dans le cadre d'une activité professionnelle interdisent le respect des gestes barrières (portage de charges ou autres opérations nécessitant la présence de plusieurs opérateurs à proximité immédiate). Dans ces cas, et après qu’une analyse du poste ait conclu sur ce fait, la préconisation d'utilisation de masques est la suivante :
·     Utilisation pour chacun des travailleurs d'un masque alternatif ayant un niveau de filtration de 90 à 95 % (exclusion des masques alternatifs avec une efficacité de filtration de 70 à 80 %). Si disponible, un masque FFP1 peut être également utilisé. 
·     En cas d'effort intense, envisager le changement du port du masque alternatif avant le terme des quatre heures d'utilisation, ou en cas d'inconfort lié au port. Dans ce dernier cas, il faut privilégier l'utilisation d'un masque FFP1, dont la portabilité fait l'objet de tests dans la norme.
Dans le cas d'un travail de plusieurs opérateurs dans un environnement confiné sans ventilation, le port du FFP1 devra être privilégié. "
Vous pourrez accéder au guide en pièce jointe et sur le site de l'OPPBTP à l'adresse internet ci-dessous.

Suivi des patients de l'IHU Méditerrané de Marseille
Les données présentées ici du suivi de patients traités par hydroxychloroquine / azithromycine proviennent de l'abstract et du tableau des résultats, présentés en pré-print sur le site de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille. Ce travail est signé par M. Million et al. (dont le Pr Raoult).
Matériel et méthodes
Du 3 mars au 9 avril, 2020, l'IHU a réalisé 59 655 tests de 38 617 patients en utilisant la technique RT-PCR. Un total de 3165 patients ont été traités dont 1061 ont correspondu aux critères d'inclusion pour le suivi du traitement.
Ce traitement consistait en hydroxychloroquine et azithromycine supérieur ou égal à 3 jours avec adjonction d'un autre antibiotique an cas d'atteinte pulmonaire.
L'appréciation des effets du traitement se faisait sur la charge virale et l'état clinique.
Résultats
L'âge moyen des patients était de 43.6 ans et il y avait 46.4% d'hommes (492).
Une évolution clinique favorable était retrouvée chez 91.7% des patients (973).
L'évolution clinique était défavorable - se traduisant par une hospitalisation de 10 jours ou plus, le transfert en unité de soins intensifs ou le décès du patient - dans 4.3% des cas (46 patients), dont 10 furent transférés en unité de soins intensifs et 10 nécessitèrent une hospitalisation de 10 jours ou plus.
Parmi ce groupe, 25 patients sont guéris et 16 sont encore hospitalisés. Cinq patients sont décédés avec un âge compris entre 74 et 95 ans
Du point de vue de la charge virale, les résultats étaient mauvais dans 4.4% des cas dans lesquels la charge virale restait positive à l'issue du traitement avec, cependant, une culture du virus négative au 10e jour et, à l'exception d'un patient, une PCR négative au 15e jour.
L'âge moyen des patients pour lesquels l'évolution était défavorable était en moyenne de 69.2 ans, différence d'âge significative avec p<0.001 par rapport à la moyenne de 42.4 ans pour les patients avec issue clinique favorable et il y avait une surreprésentation des hommes dans les cas d'évolution défavorable (50% versus 46.4% dans l'échantillon).
C'est parmi ces patients dont l'évolution était défavorable que l'on trouvait de façon significative (p<0.001) une surreprésentation de certaines comorbidités (cancer, diabète, atteintes coronariennes et hypertension).
Une mauvaise évolution de l'état clinique était retrouvée de façon significative chez les sujets les plus âgés (OR de 1.11) et avec une sévérité initiale de la pathologie (OR de 10.05) et de faibles concentrations sériques .
De plus, cette évolution clinique défavorable était associée avec la prise d'un traitement par bétabloquants et les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (p<0.05).
Conclusion
Le traitement par hydroxychloroquine et azithromycine est sûr et efficace dans le traitement du Covid-19 avec un taux de mortalité de 0.5%. Ce traitement évite la dégradation de l'état de santé et diminue la persistance du virus dans la plupart des cas.

Enquête nationale sur les réactions face à l'épidémie
Une enquête nationale va être menée auprès d'un échantillon de 200 000 sujets afin de mieux comprendre les enjeux épidémiologiques et les réactions aux mesures de prévention mises en œuvre pour lutter contre le Covid-19. Cette enquête est intitulée SAPRIS (" Santé, pratiques, relations et inégalités sociales en population générale pendant la crise COVID-19 "). L'enquête est coordonnée par l'Inserm et s'appuie sur un groupe de travail multidisciplinaire. L'enquête repose sur des cohortes déjà suivies en population générale : Constances, Etude familiale E3N-E4N, Elfe / Epipage 2 et NutriNet Santé.
" L’avantage de ces cohortes est qu’elles concernent plusieurs dizaines de milliers de personnes suivies depuis des années, dont les habitudes de vie et alimentaires, l’état de santé et les consommations de soins, les activités professionnelles et des données biologiques avant le début de l’épidémie sont finement détaillées”.
Les coordinateurs de cette enquête, Nathalie Bajos de l'Inserm et Fabrice Carrat, professeur de santé publique à la Sorbonne, indiquent que s'appuyer sur ces cohortes " permettra aux chercheurs d’étudier l’impact de la situation de confinement en documentant notamment les inégalités sociales et géographiques d’exposition au risque et de conditions de vie et de caractériser les facteurs liés à la susceptibilité et la sévérité de l’infection. "
Un questionnaire sera administré dès les premiers jours d'avril et il sera reconduit à plusieurs reprises durant et à l'issue du confinement afin d'étudier " l’incidence des symptômes du Covid-19 et d’autres problèmes de santé, le recours ou le renoncement aux soins pour d’autres pathologies, la perception du risque pour soi-même et en général, les effets des mesures de prévention sur la vie quotidienne, les relations sociales et le travail, ainsi que la prise en charge des enfants "

Fiche de prise en charge d'un patient en ville
Vous trouverez en pièce jointe cette fiche, publiée sur le site du ministère de la santé, fournissant toutes informations utiles pour la prise en charge de patients suspectés d'être atteints par le coronavirus.
J'en profite pour rapporter que des dermatologues ont signalé des manifestations cutanées, associées ou non avec le Covid-19 qui pourraient être en lien avec l'affection par le coronavirus et jusque là passées inaperçues : de l'urticaire et des manifestations d'acrosyndromes (voir l'article duQuotidien du médecin du 9 avril 2020.

Jacques Darmon

Si vous souhaitez ne plus figurer sur cette liste de diffusion, vous pouvez m'en faire part à l'adresse suivante : jacques.darmon@orange.fr.

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