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Le 1er avril 2018
Au sommaire de
cette lettre d'information… Parmi les textes de loi…. La loi de ratification
des ordonnances de septembre 2017 qui modifie encore le Code du travail, dans
certains cas concernant la santé au travail… et la détermination du montant
(modeste) des honoraires des médecins inspecteurs régionaux lorsqu'ils se voient confier une
mesure d'instruction par le conseil de prud'hommes dans le cadre d'une
contestation des avis d'un médecin du travail… Une étude sur les relations
entre bien-être psychologique et conditions de travail qui comprend aussi un
travail original sur la corrélation entre l'exposition à ces conditions de
travail et le vote du premier tour de la dernière présidentielle… Un point très
modeste sur le récent rapport de l'Anses sur l'électro-hypersensibilité… Les
résultats d'un sondage sur les enjeux de l'évolution du travail… Les retraités du Régime général au 31 décembre
2017 et le flux des retraités 2017…
·
Textes
de loi, circulaires, instructions, accords, questions parlementaires et
questions prioritaires de constitutionnalité
Loi n° 2018-217 du 29 mars 2018 ratifiant diverses
ordonnances prises sur le fondement de la loi n° 2017-1340 du 15 septembre 2017
d'habilitation à prendre par ordonnances les mesures pour le renforcement du
dialogue social
Cette loi permet de
transformer en textes législatifs tous les articles du Code du travail qui ont
été modifiés par les ordonnances de septembre 2017 (faute de quoi, ils seraient
restés des textes réglementaires).
Cette loi, outre la
ratification des ordonnances de septembre 2017, modifie ou crée de nouveaux
articles du Code du travail.
Je reprends ici ceux qui
peuvent interférer, directement ou indirectement, avec la santé au travail.
Article
L. 1235-3-1
Cet article traite des
situations de nullité dans lesquelles les barèmes des indemnités prévues à
l'article L. 1235-3 ne sont pas applicables.
Le deuxième alinéa est
remplacé par les situations suivantes déterminant ces cas de nullité du
licenciement (ouvrant droit à la réintégration) :
"
Les nullités mentionnées au premier alinéa
sont celles qui sont afférentes à :
1° La violation
d’une liberté fondamentale ;
2° Des faits de harcèlement moral ou sexuel dans
les conditions mentionnées aux articles L. 1152-3 et L. 1153-4 ;
3° Un licenciement discriminatoire dans
les conditions mentionnées aux articles L. 1132-4 et L. 1134-4 ;
4° Un licenciement
consécutif à une action en justice en matière d’égalité professionnelle entre
les femmes et les hommes dans les conditions mentionnées à l’article L. 1144-3, ou
à une dénonciation de crimes et délits ;
5° Un licenciement
d’un salarié protégé mentionné aux articles L. 2411-1 et L. 2412-1 en
raison de l’exercice de son mandat ;
6° Un licenciement d’un salarié en
méconnaissance des protections mentionnées aux articles L. 1225-71 [NDR - Protection de la maternité et de la grossesse] et L. 1226-13 [NDR - Rupture du contrat de travail pendant sa
suspension pour un accident du travail ou une maladie professionnelle]. "
Article L. 4624-7
Cet
article traite de la contestation des avis du médecin du travail (voir
ci-dessous l'arrêté à ce sujet).
Cet
article est modifié par la précision que c'est l'employeur qui doit informer le
médecin du travail d'une contestation de son avis, même si elle est du fait du
salarié.
La
partie consacrée au règlement des frais d'expertise est ainsi modifiée : " IV. - Le conseil de prud’hommes peut décider, par
décision motivée, de ne pas mettre tout ou partie des honoraires et frais
d’expertise à la charge de la partie perdante, dès lors que l’action en justice
n’est pas dilatoire ou abusive. Ces honoraires et frais sont réglés d’après le
tarif fixé par un arrêté conjoint des ministres chargés du travail et du
budget. "
Article
L. 4624-2-1
Ce nouvel article stipule que " Les
travailleurs bénéficiant du dispositif de suivi individuel renforcé prévu à
l’article L. 4624-2, ou
qui ont bénéficié d’un tel suivi au cours de leur carrière professionnelle [NDR - Les
surveillances médicales renforcées ?] sont
examinés par le médecin du travail au cours d’une visite médicale, avant leur
départ à la retraite.
Cet examen médical vise à établir une
traçabilité et un état des lieux, à date, des expositions à un ou plusieurs
facteurs de risques professionnels mentionnés à l’article L. 4161-1 [NDR - La liste
des anciens facteurs de pénibilité] auxquelles
a été soumis le travailleur. Le médecin du travail a la faculté, s’il constate
une exposition du travailleur à certains risques dangereux, notamment
chimiques, mentionnés au a du 2° du I du même article L. 4161-1, de mettre en
place une surveillance post-professionnelle en lien avec le médecin traitant.
Les modalités
d’application du présent article sont précisées par décret en Conseil d’Etat. "
Arrêté du 27 mars 2018 relatif au montant des honoraires dus
aux médecins inspecteurs du travail en application du IV de l'article L. 4624-7
du code du travail
Un arrêté qui permet de
clarifier la procédure de contestation des avis et préconisations du médecin du
travail devant la formation de référé du conseil de prud'hommes.
Rappelons que, d'après les
articles L. 4624-7 et R. 4624-45 du
Code du travail, la contestation, par l'employeur ou le salarié, d'un avis du
médecin du travail doit se faire, dans les 15 jours qui suivent l'avis, par
saisine du conseil de prud'hommes en référé. Le médecin du travail doit être
informé du litige, dont il n'est pas partie, par l'employeur.
Enfin, la formation de référé
peut confier au médecin inspecteur régional du travail une mesure d'instruction
sur le litige. Cette expertise peut être mise à la charge de la partie perdante
ou répartie autrement selon une décision motivée du conseil de prud'hommes.
Enfin, l'article L. 4624-7
indique, d'une part, que le médecin du travail devrait fournir les éléments
médicaux à un médecin désigné par l'employeur (le Conseil national de l'Ordre
des médecins indique, dans un courrier adressé au Premier ministre, voir en
pièce jointe, qu'ils n'y sont pas tenus) et que le jugement du conseil de
prud'hommes s'impose aux parties.
Après cette longue
introduction, nous en revenons à cet arrêté qui intéressera certainement les
médecins inspecteurs.
En effet l'article 1 de
l'arrêté stipule que " Les
honoraires perçus par le médecin inspecteur du travail chargé d'une mesure
d'instruction par le conseil de prud'hommes, en application du IV de l'article L. 4624-7 du code du travail, correspondent à huit fois le coût de la
consultation au cabinet majorée de la majoration pour le médecin généraliste
(acte C de la nomenclature générale des actes professionnels + MMG). " Ce
qui représente 200 €, et qui est loin d'être excessif lorsque l'on connait les
tarifs des expertises médicales.
· Travail
et bien être psychologique (Dares)
Nous nous intéressons au Document d'études de la Dares n° 217 de mars
2018, signé par Thomas Coutrot, intitulé "
Travail et bien-être psychologique - L'apport de l'enquête CT-RPS 2016 ".
Vous pourrez consulter le document de la Dares en pièce jointe et sur le site
du ministère du travail à l'adresse figurant en fin de commentaire.
Vous pourrez aussi lire, dans un document Word joint, une interview de
Thomas Coutrot publiée dans la lettre d'information "Non fiction" au
sujet de son livre qui s'intitule " Libérer
le travail " dans laquelle il aborde aussi la corrélation entre certaines
données de l'enquête CT-RPS et les votes au premier tour des dernières élections
présidentielles qu'il aborde dans la dernière partie de ce document.
Introduction
Caractéristiques et objet de l'étude
Cette étude, basée sur l'enquête Conditions de travail - Risques
psychosociaux de 2016, a pour objet d'apprécier les conditions dans lesquelles
le travail peut contribuer ou, au contraire, dégrader le bien-être
psychologique des travailleurs.
Cette étude porte d'abord sur la contribution du travail au bien-être des
individus selon différentes catégories d'actifs et selon les caractéristiques
socio-démographiques, de leur vie privée et de leurs conditions de travail.
Ceci est estimé à l'aide d'indices synthétiques.
Puis, une deuxième partie de l'étude vise à apprécier la diversité des
situations de travail relativement à la QVT (" Qualité de vie au travail
") et à la santé mentale par une approche typologique. Deux typologies
sont utilisées dont on verra qu'elles fournissent des résultats relativement
convergents.
Enfin, pour ceux que la vie politique intéresse, l'auteur a croisé les
résultats de cette enquête sur le bien-être au travail avec les résultats de
votes aux élections qui montre une certaine corrélation entre le bien-être au
travail et le vote des individus
Cette étude, qui s'inscrit dans la lignée des études visant plutôt à apprécier
les ressources qui créent la santé mentale au travail - plutôt que de juger
uniquement des effets délétères du travail, comme le stress -, s'intéresse au
bien-être psychologique et examine l'influence de facteurs négatifs, les
"expositions" et positifs, les "ressources", pour la santé
mentale et le bien-être psychologique;
Appréciation du
bien-être psychologique
Le bien-être psychologique est
évalué par un indicateur standardisé et validé de l'état psychique, le score
Who 5 de l'OMS de bien-être psychologique (voir en pièce jointe).
Il établit un indice de bien-être psychologique à partir de cinq
questions cotées de 0 à 5 portant sur les deux dernières semaines : " Je me suis senti(e) bien et de bonne
humeur ", " Je me suis
senti(e) calme et tranquille ", "
Je me suis senti(e) plein(e) d’énergie et vigoureux(se) ", " Je me suis réveillé(e) en me sentant
frais(che) et dispos(e) " et "
Ma vie quotidienne a été remplie de choses intéressantes ".
Pour obtenir le score global de bien-être psychologique, il faut
multiplie par 4 le total de la cotation des réponses.
Plus le score est élevé, plus le bien-être psychologique est marqué. Un
score inférieur à 32 signale une symptomatologie dépressive.
Les indicateurs
des conditions de travail
L'enquête CT-RPS comprend de nombreuses questions sur les conditions de
travail. A partir de 34 d'entre elles, 9 indicateurs synthétiques ont été construits.
Parmi les 9 indicateurs retenus, 6 concernent des expositions et 3 des
ressources. Il apparaît intéressant de détailler les différents indicateurs et
les points retenus pour les prendre en compte.
Indicateurs des
expositions
Les expositions sont prises en compte à partir d'indicateurs portant sur
les expositions suivantes :
ü la pénibilité marquée par l'exposition à au moins trois contraintes
physiques lourdes (parmi porter des charges, lourdes, effectuer des
déplacements à pied longs et fréquents, rester longtemps dans une posture
pénible ou fatigante à la longue, effectuer des mouvements douloureux ou
fatigants et subir des secousses ou vibrations), subir un bruit intense,
respirer des fumées ou des poussières et être exposé à des produits toxiques ;
ü les contraintes d'organisation du temps de travail dont l'indice est
calculé à partir des expositions suivantes : travailler de nuit (plus de 50
nuits par an), travailler le dimanche (plus de 40 dimanches par an), avoir une
durée du travail supérieure à 42 heures par semaine, ne pas connaître ses
horaires du mois suivant, devoir emmener du travail chez soi, avoir été joint
plus de 20 fois dans l’année écoulée par des personnes extérieures à
l’entreprise pour les besoins du travail, ne pas pouvoir s’absenter quelques
heures de son travail en cas d’imprévu personnel ou familial, avoir des
horaires qui ne s’accordent pas avec les engagements sociaux et familiaux hors
travail ;
ü
l'intensité du travail qui prend en compte les items
suivants : avoir
un rythme de travail imposé par au moins trois contraintes9, devoir se dépêcher
(toujours ou souvent), travailler sous pression, recevoir des ordres
contradictoires, continuer (toujours ou souvent) à penser à son travail même
quand on n’y est pas et effectuer une quantité de travail excessive ;
ü
les
conflits éthiques traduit par une exposition aux items suivants : devoir faire
des choses qu’on désapprouve (toujours ou souvent), ne pas pouvoir faire du bon
travail-devoir sacrifier la qualité (toujours ou souvent), ne pas éprouver la
satisfaction du travail bien fait (toujours ou souvent), ne pas avoir
l’information suffisante pour faire correctement son travail et devoir faire
trop vite quelque chose qui demanderait davantage de soin (toujours ou souvent)
;
ü
la
demande émotionnelle dont l'indicateur est construit à partir des points
suivants : vivre des situations de tension avec le public, devoir calmer des
gens, travailler au contact de personnes en situation de détresse, devoir
cacher ses émotions ou faire semblant d’être de bonne humeur (toujours ou
souvent), être bouleversé, secoué, ému dans son travail (tous les jours ou
presque, ou souvent) ;
ü l’insécurité de la
situation de travail : l’indice prend en compte les aspects suivants : craindre pour son emploi dans l’année qui
vient, craindre une mutation dans l’année qui vient, vivre des changements
imprévisibles et mal préparés (toujours ou souvent) et avoir peur dans son
travail pour sa sécurité ou celle des autres (toujours, souvent, ou parfois).
Indicateurs de
ressources
Les indicateurs de ressources sont calculés à partir des réponses
fournies sur les points suivants :
ü
l’autonomie
est appréciée sur les questions suivantes : pouvoir interrompre momentanément
son travail quand on le souhaite, régler soi-même les incidents la plupart du
temps, pouvoir modifier les délais, pouvoir intervenir sur la quantité de
travail attribuée, avoir un travail où l’on ne répète pas continuellement une
même série de gestes ou d’opérations, avoir l’occasion de développer ses
compétences professionnelles (toujours ou souvent) et pouvoir apprendre des
choses nouvelles dans son travail ;
ü
le
soutien social dont l'indice prend en compte : disposer d’une coopération
suffisante pour réaliser correctement son travail, avoir l’impression de faire partie d’une
équipe (toujours ou souvent), recevoir l’aide de son supérieur en cas de
travail délicat ou compliqué, recevoir
l’aide de ses collègues en cas de travail délicat ou compliqué, avoir un
supérieur qui prête attention à ce qu’on dit (toujours ou souvent) et être
traité de façon équitable au travail (toujours ou souvent) ;
ü la reconnaissance prend
en compte les faits suivants : avoir l’impression d’être utile aux autres
(toujours ou souvent), recevoir le respect et l’estime que mérite son travail
(toujours ou souvent) et être fier de travailler dans son organisation
(toujours ou souvent).
Après des tests statistiques, les indices
synthétiques des expositions aux pénibilités et aux contraintes d'organisation
du travail, qui n'étaient pas pertinents pour le Who 5, ont été remplacés par
des variables rentrant dans leur composition, respectivement, l'exposition au
bruit et la difficulté de conciliation vie professionnelle-vie privée.
Données obtenues
Expositions et
ressources selon les caractéristiques socio-démographiques
Selon les catégories
socioprofessionnelles (CSP)
On retrouve un gradient d'exposition selon les CSP. L'exposition au bruit
est la plus marquée pour les ouvriers puis les agriculteurs. L'intensité du
travail est plus importante chez les cadres et les professions intermédiaires
alors que la demande émotionnelle est surtout présente chez les employés et,
dans une moindre mesure, les professions intermédiaires. Les conflits éthiques
sont faiblement présents dans les professions intermédiaires et, de façon
encore moindre, chez les ouvriers. Enfin, l'insécurité de l'emploi est
fortement présente chez les agriculteurs et, de façon moins importante, chez
les ouvriers et les professions intermédiaires.
Les ressources sont aussi bien différenciées selon les CSP. On note une
absence d'autonomie marquée chez les ouvriers et les employés, alors que dans
toutes les autres CSP elle est présente de façon importante. On constate une
carence de soutien social chez les agriculteurs et les indépendants et aussi,
mais de façon moins importante, chez les ouvriers et les employés.
La reconnaissance est présente pour les cadres et les professions
intermédiaires mais fortement absente chez les agriculteurs et les autres
indépendants et, de façon moindre, chez les ouvriers et les employés.
Selon le sexe
Les hommes sont nettement plus exposés au bruit que les femmes et un peu
plus à une mauvaise conciliation entre vie privée/vie professionnelle.
L'intensité du travail est un peu moins marquée chez les hommes que chez
les femmes. En revanche, chez ces dernières, l'exposition aux exigences
émotionnelles est fortement présente.
Les hommes indiquent, de façon notable, une autonomie et, de manière
moindre, un soutien social. Sur ces deux plans, les femmes indiquent une
carence, de même d'ailleurs que sur la reconnaissance.
Bien-être
psychologique selon les caractéristiques personnelles et les conditions de
travail
Caractéristiques
personnelles et bien-être
La variable expliquée est le bien-être estimé par le Who 5 selon les
variables explicatives que peuvent être le revenu, le sexe, l'âge, la CSP ainsi
que les deux variables représentant les conditions et l'organisation du
travail, soit l'exposition au bruit et la conciliation vie privée/vie publique.
L'ensemble des résultats exprimés ci-dessous sont significatifs à 1%.
Les femmes présentent un score de bien-être psychologique inférieur de
3.56 points à celui des hommes.
Le score du Who 5, d'une moyenne de 65 pour l'ensemble des répondants,
varie en fonction de l'âge. Il est de 68 pour les moins de 25 ans, de 63 pour
les 40-45 ans puis remonte à 70 pour les 60 ans et plus.
Le niveau de revenu ne joue pas sur le score de bien-être psychologique.
Paradoxalement, par rapport à ce qui est connu jusque-là, la vie de
couple a un effet négatif (-1.20 points) par rapport aux célibataires.
L'absence de soutien des proches réduit le score de bien-être
psychologique de 3.95 points, ce score étant encore plus réduit (de 4.59) si
les sujets expriment un besoin de soutien et encore plus réduit (de 8.42 points)
si les personnes ont un jugement négatif sur leur vie privée.
De façon aussi inhabituelle par rapport à la littérature, le bien-être
des cadres est diminué par rapport au score commun (- 1.73 points) alors qu'il
est augmenté pour les ouvriers (+ 3.02), les agriculteurs (+ 2.21) et, surtout,
les indépendants (+ 5.35).
Selon le niveau de diplôme, le score de bien-être suit un gradient
décroissant plus le niveau est élevé, passant de 4.80 pour les sujets sans
diplôme à 0.98 pour les bac + 5.
Bien-être
psychologique et conditions de travail
Le score de bien-être psychologique est le plus diminué en cas
d'exposition à des exigences émotionnelles (- 2.10) puis en cas d'exposition à
un bruit intense et à une conciliation difficile entre vie privée/vie
professionnelle (respectivement - 1.82 et -1.84 points), d'exposition à un
travail intense (- 1.22 point) et à une insécurité économique (- 1.12 point).
En revanche, il est nettement amélioré par une forte reconnaissance (+
2.67), et de façon bien moindre par un fort soutien social au travail (+
0.21 point) et une forte autonomie (+ 0.32).
Contribution de
différents facteurs au bien-être psychologique
Le travail joue un rôle plutôt négatif pour les agriculteurs, les
ouvriers, les employés et les professions intermédiaires. Chez les cadres et
les indépendants la contribution positive du travail au bien-être psychologique
l'emporte.
La contribution négative du travail au bien-être psychologique est un peu
plus marquée chez les hommes que chez les femmes.
Le travail contribue de façon plutôt négative au bien-être psychologique
pour les fonctionnaires, dans une moindre mesure pour les personnes en contrat
à durée indéterminée. En revanche, la contribution positive est un peu plus
marquée pour les sujets en contrat à durée indéterminée, avec néanmoins un
effet neutre qui l'emporte.
La contribution négative du travail au bien-être psychologique est
particulièrement marquée pour le secteur public médico-social, la Fonction
publique hospitalière et les cliniques.
Une contribution positive du travail au bien-être psychologique, au moins
égale à la contribution négative, se retrouve pour les Fonctions publiques
d'Etat et territoriale et les entreprises et associations.
Parmi les métiers les plus favorables au bien-être
psychologique, on trouve des métiers très qualifiés : les ingénieurs de
l'informatique, les cadres des transports, de la logistique et navigants de
l'aviation, les employés des services divers, les cadres des services
administratifs, comptables et financiers, les personnels d'études et de
recherche et les techniciens des services administratifs, comptables et
financiers.
On y trouve aussi des métiers moins qualifiés, comme
les assistantes maternelles, les techniciens de l'informatique, les agents
administratifs et commerciaux des transports et du tourisme, les secrétaires,
les employés de maison et les coiffeurs et esthéticiens.
En revanche, parmi les métiers les moins favorables au
bien-être psychologique, on recense les cuisiniers, les employés et agents de
maîtrise de l'hôtellerie et de la restauration, les aides-soignants, les bouchers,
charcutiers, boulangers, les employés de la banque et des assurances, les ouvriers
non qualifiés de la mécanique, les ouvriers qualifiés des travaux publics, du
béton et de l'extraction, les ouvriers non qualifiés du second-oeuvre du
bâtiment et les infirmiers et sages-femmes.
Typologies en fonction des
conditions de travail
Deux méthodes ont permis d'établir des typologies pour les sujets actifs
en fonction d'éléments recueillis lors de l'enquête CT-RPS.
Approche par les
capacités
Méthode
de discrimination
Cette catégorisation est réalisée à partir de 7
questions figurant dans le questionnaire des CT-RPS. " Dans votre travail, à quelle fréquence vous arrive-t-il de
d'éprouver les sentiments suivants " : " l'impression de faire quelque chose d'utile aux autres (toujours,
souvent) " (75%) ; " l'impression
de faire partie d'une équipe (toujours, souvent) " (71%) ; " j'ai la possibilité de faire des
choses qui me plaisent (toujours, souvent) " (60%) ;
" vu tous mes efforts,
je reçois le respect et l'estime que mérite mon travail (toujours, souvent)
" (72%) ; "
la fierté du travail bien fait (toujours, souvent) " (73%) ; " pour l'année qui vient, je n'ai pas
de craintes pour mon emploi " (78%) ; " j'ai l'occasion de développer mes compétences professionnelles (toujours, souvent) " (69%).
La classification
Les différentes classes obtenues par référence aux capacités (entre
parenthèses, leur taux dans l'ensemble des classes) :
ü classe 1, les "insécurisés" (15%) - leur score moyen de
bien-être psychologique est à 62, pour une moyenne de 65 pour l'ensemble des
répondants. Ils sont inquiets pour leur emploi dans l'année qui vient, bien
qu'ils soient reconnus dans leur travail. Ce sont plus souvent des femmes,
d'âge moyen, en emploi précaire. Elles sont souvent exposées à un travail
répétitif et connaissent des tensions avec leurs supérieurs. Les métiers les
plus typiques des sujets de cette classe sont les métiers ouvriers (mécanique,
bâtiment, textile, bois, etc…), les professionnels des arts et spectacles et
les patrons et cadres d'hôtels et restaurants ;
ü classe 2, les "satisfaits" (41%) - dont le score moyen de
bien-être psychologique est le plus élevé (72) - qui donnent une réponse
positive aux questions posées ci-dessus. Il s'agit plus souvent de cadres,
d'hommes, de fonctionnaires. Leurs métiers les plus typiques sont ingénieurs et
cadres techniques de l'industrie, les ouvriers qualifiés travaillant par
formage du métal, les médecins, les cadres commerciaux, les cadres de la
fonction publique, etc…
ü classe 3, les "empêchés" (17%) - dont le score de bien-être
psychologique au travail est parmi les deux plus faibles (57) - qui n'éprouvent
pas de fierté du travail bien fait et ressentent rarement le sentiment
d'utilité de leur travail. Leurs fonctions sont souvent celles de gestion et
comptabilité, d'études et de recherche, de soins des personnes, ce sont
plus souvent des fonctionnaires ou des salariés travaillant dans de grands
établissements. Leurs conditions de travail sont contrastées avec des tensions
avec le public et ils ne peuvent, le plus souvent, donner leur avis sur le
travail. Ils sont cependant peu exposés à des pénibilités physiques et le
soutien de leurs collègues et de leurs supérieurs est conséquent. On trouve
dans cette classe les cadres de la Fonction publique, des professionnels de
l'action sociale, des enseignants, des cadres des banques et des infirmiers
;
ü classe 4, les "invisibles" (19%) - dont le score moyen de
bien-être est de 65 - ont le sentiment d'un travail utile et bien fait mais
subissent un manque de reconnaissance et disposent de peu de possibilités de
développer leurs compétences. Ces sujets sont souvent des femmes, des seniors,
des personnes qui travaillent dans de petits établissements ou qui ont des
fonctions de nettoyage ou de soins. Les métiers les plus souvent retrouvés sont
les assistantes maternelles, les coiffeurs, les employés de maison, les aides à
domicile, les ouvriers de l'artisanat et aussi les artisans indépendants. Ces
sujets sont souvent exposés à de la pénibilité physique et ne bénéficient ni du
soutien de leurs collègues ni du soutien de leurs chefs ;
ü classe 5, les "mécontents" (8%) - dont le score moyen de
bien-être psychologique est le plus faible, 52 - qui cumulent des réponses
négatives dans tous les domaines. Ils occupent plus souvent des fonctions de
production, de maintenance, de commercial et d'études. Ils sont souvent exposés
à de mauvaises conditions de travail physiques, organisationnelles et psychosociales.
Les métiers retrouvés le plus fréquemment sont des métiers ouvriers (industries
mécanique, graphique, bois, ), les caissières et les agents de gardiennage. La
vie privée de ces sujets est plus souvent déclarée insatisfaisante.
Relations entre les
différentes classes et le bien-être psychologique
Comme nous l'avons vu, pour un score de bien-être psychologique moyen de
l'ensemble des répondants de 65, seuls, les sujets de la classe 1 ont un score
supérieur de 72, les plus mauvais scores étant ceux de la classe 5, les "mécontents"
(52) et de la classe 3, les "empêchés" (57).
Les pourcentages les plus élevés de sujets se disant heureux (score au
Who 5 supérieur à 70) est de 60% pour la classe 2 des "satisfaits",
toutes les autres classés présentant un taux de sujets heureux inférieur au
taux moyen de 46%.
Les classes dans lesquelles on retrouve les taux les plus importants de
sujets déprimés (Who 5 inférieur ou égal à 32) sont les classes 5 "des
mécontents" , dans laquelle 27% des sujets sont déprimés, 3 des
"empêchés" (15% de déprimés) et la classe 4 des
"invisibles" avec 11% de déprimés contre un taux moyen de 10%.
Une modélisation logistique, contrôlant le sexe, l'âge, la CSP, le statut
d'emploi, le diplôme) ainsi que les variables relatives à la vie
extra-professionnelle des sujets permet d'évaluer le lien entre le bien-être au
travail et l'appartenance à l'une des classes évoquées ci-dessus.
Pour la classe 2 des "satisfaits", le travail contribue au
bien-être psychologique avec un OR de 1.75, pour la classe 4 des
"invisibles" le travail est neutre et ils servent de référence et
pour les classes 1 ("insécurisés"), 3 ("empêchés") et 5
("mécontents") le travail agit négativement sur le bien-être
psychique avec un OR compris entre 0.36 et 0.78.
Approche par des
indicateurs synthétiques d'exposition
La prise en compte des indicateurs synthétiques d'exposition permet de
réaliser une deuxième typologie comprenant 6 classes.
ü
Classe
1, les "confortables" (33 %) sont épargnés par la plupart des risques
professionnels, sauf les difficultés dans le collectif de travail et la demande
émotionnelle où ils se situent dans la moyenne. Sont présents dans cette classe des salariés qualifiés et
des auto-entrepreneurs, des seniors et des sujets occupant des fonctions de
secrétariat, saisie, accueil et d’enseignement. Les métiers les plus concernés
sont souvent très qualifiés (dirigeants d’entreprise, cadres administratifs ou
commerciaux d’entreprise, professionnels des arts et spectacles, formateurs)
mais cela concerne aussi les assistantes maternelles, les coiffeurs, les
secrétaires… Ils sont plutôt satisfaits de leur vie privée sans que l'on puisse
déterminer le sens de causalité entre la qualité de leur vie privée et le
travail.
ü
Classe 2, les "stressés et empêchés"
(15 %) dont le travail est très intense. Ils sont soumis à des conflits
éthiques mais ils disposent de ressources en matière d’autonomie, de soutien
social et de reconnaissance. On les trouve plutôt dans de grands
établissements, dans les fonctions de soin ou de commerce, ils sont plutôt
jeunes et qualifiés. Les métiers les plus typiques sont les ingénieurs et
cadres de l’industrie et de l’informatique, les cadres de la fonction publique,
les infirmières, les professionnels de l’action sociale, les divers métiers des
banques.
ü
Classe
3, les "isolés" (11 %) qui manquent de soutien social et de
reconnaissance, du fait d'une dégradation de leurs relations de travail ou
parce qu’ils travaillent le plus souvent seuls. Ils ne manquent pas d’autonomie et ne vivent pas
dans l'insécurité socio-économique. On retrouve plus ces "isolés" chez
les seniors, dans les petits établissements, parmi les non-salariés ou dans les
fonctions d’étude et d’enseignement. Ce sont plus souvent des agriculteurs, des
ouvriers du BTP ou de la métallurgie.
ü
Classe 4 les "précaires laborieux"
(15 %) sont soumis à de nombreuses contraintes physiques, ils craignent pour
leur emploi et/ou vivent des changements importants. Ce sont plutôt des hommes
ou des femmes de ménage, en contrat précaire ou bien non-salariés. Dans cette
classe 4, on trouve surtout des ouvriers qualifiés (du BTP, de la maintenance,
de la réparation automobile, de la métallurgie…).
ü
Classe
5, les " passifs" selon le modèle de Karasek avec faible demande
psychologique et faible latitude décisionnelle (11 %). Ces travailleurs
manquent d’autonomie mais ont un travail peu intense et ils ne manquent pas de
soutien social ni de reconnaissance. Ce sont plutôt des femmes, des seniors, ouvrières,
dans une fonction de manutention ou de nettoyage-gardiennage. On trouve dans
cette classe des conducteurs de véhicules, des ouvriers de la manutention, des
agents d’exploitation des transports, des agents d’entretien, des cuisiniers et
des agents administratifs d’entreprise.
ü Classe 6, les
"accablés" (14 %). Ces sujets cumulent l’ensemble des risques
organisationnels et psychosociaux mais ne sont pas particulièrement exposés aux
pénibilités physiques pour lesquelles ils se situent dans la moyenne. Ils
travaillent plutôt dans de grands établissements, et dans des fonctions de
secrétariat, de commerce ou de soins. Ils indiquent souvent une vie privée
insatisfaisante, sans que l'on puisse établir si c'est la vie privée qui
retentit sur le travail ou le contraire. Les métiers les plus typiques de cette
classe sont ceux de caissières,
d’aides-soignantes, d’ouvriers non qualifiés (bois, manutention, bâtiment…),
d’infirmières et d’employés de banque.
Il existe un lien assez net entre les deux typologies décrites. Les
"satisfaits" se retrouvent majoritairement parmi les "confortables",
les "empêchés parmi les "stressés empêchés" et les
"accablés" et les "insécurisés" sont nombreux parmi les
"précaires laborieux", les "mécontents parmi les
"accablés". Les "invisibles " se retrouvent parmi toutes
les classes de la deuxième typologie.
Relations entre
ces classes et le bien-être psychologique
Pour une moyenne du score de bien-être psychologique de 65, on constate
que les "confortables" sont nettement au-dessus avec un score de 72,
suivis par les "passifs" (score de 68) et les "précaires
laborieux" avec un score de 66.
Les sujets épanouis avec un score au Who 5 au-dessus de 70 se trouvent,
avec un taux supérieur à la moyenne de 46%, pour l'ensemble des classes, chez
les "confortables" (62%) et les "passifs" (58%) avec des OR
significatifs respectifs de 1.86 et 1.26. Les "précaires laborieux"
(48%) voient les aspects positifs et négatifs du travail se compenser et ils
sont neutres par rapport au travail, ils servent d'ailleurs de référence.
Pour les classes 2. 3 et 6, le travail réduit le bien-être avec des OR de
0.78 pour les "stressés empêchés", 0.61 pour les "isolés"
et 0.36 pour les "accablés".
Les taux de dépressifs (score au Who 5 inférieur à 32) dépassant la moyenne de 10% se retrouvent chez
les "accablés" (28%) et les "isolés" (11%), les
"précaires laborieux" se trouvant à la moyenne.
Synthèse des deux
approches typologiques
Les deux approches fournissent des ordres de grandeur très proches. Le
travail aurait un rôle bénéfique pour deux actifs sur cinq, un rôle délétère
pour deux actifs sur cinq et serait neutre pour le dernier cinquième.
Les liens entre les deux typologies apparaissent assez nets, les
"satisfaits" se retrouvent majoritairement parmi les
"confortables", les "empêchés " parmi les 'stressés
empêchés" et les "accablés" et les "insécurisés" sont
nombreux parmi les "précaires laborieux", les "mécontents" parmi
les "accablés". Les invisibles se répartissent dans à peu près toutes
les classes.
Dans les deux typologies, plus d'un tiers des actifs en emploi sont
satisfaits de leur travail et des perspectives de développement qu'il offre. On
retrouve un gradient social assez habituel avec les plus diplômés et qualifiés
qui se concentrent plutôt chez les "satisfaits". Cependant, dans la
deuxième typologie, dans certains métiers peu qualifiés et fortement féminins -
tels que les assistantes maternelles, les coiffeurs ou les employés de maison -
la contribution du travail au bien-être psychologique est forte et ils sont
très présents au sein des "confortables". Dans la première typologie,
ces métiers sont plutôt présents parmi les "invisibles", trouvant
leur métier intéressant et utile mais ne se sentant pas reconnus socialement
et, finalement, leur bien-être psychologique est proche de la moyenne.
Les actifs recensés dans les "mécontents" de la première
typologie (8%) et les "accablés" de la seconde (13%) indiquent un
effet délétère du travail sur leur bien-être psychologique. Ils sont exposés à
un cumul d'expositions, qu'elles soient physiques, organisationnelles ou
psychosociales. Parmi ces deux catégories, on retrouve des métiers tels que les
caissières, les cuisiniers, les aides-soignantes, les ouvriers des industries
graphiques ou de la métallurgie, des employés de banques. Ces sujets, se
trouvant dans des situations préoccupantes, mériteraient des mesures de
prévention particulières.
Deux situations de travail structurent des positions intermédiaires,
l'exposition aux conflits éthiques et l'insécurité socio-économique.
Les "empêchés" de la première typologie et les "stressés
empêchés" de la deuxième typologie sont confrontés à un conflit de valeur
concernant la qualité du travail ("
Ne pas éprouver la fierté du travail bien fait "). Les professions
typiques sont celles du secteur de la santé dans lequel on retrouve aussi une
forte demande émotionnelle mais aussi les cadres de la fonction publique, des
banques ou de l'industrie et des politiques commerciales et de gestion des
ressources humaines.
Les sujets exposés à l'insécurité socio-économique se retrouvent dans les
catégories des "insécurisés" de la première typologie et, combinée à
une exposition physique, à la catégorie des "précaires laborieux" de
la deuxième typologie. Les ouvriers sont les plus concernés par ces situations.
Il faut citer deux dimensions du travail qui jouent un rôle spécifique.
D'abord, le soutien social des collègues ou de la hiérarchie dont le manque
peut apparaître comme très nocif pour le bien-être psychologique mais est très
peu corrélé aux autres dimensions du travail, ce qui fait qu'il ne joue pas un
rôle structurant dans les deux typologies. Ensuite, l'autonomie au travail
n'influe guère sur le bien-être psychologique bien qu'elle participe à
déterminer la catégorie des "passifs" dans la seconde catégorie.
Conditions de travail et
comportements électoraux
J'aborderai de façon succincte cette partie du document, ceux/celles que
cela intéresse spécifiquement pourront toujours relire cette partie de l'étude,
voire lire le livre de Thomas Coutrot dont j'ai cité le titre au début de ce
commentaire.
Méthodologie
Pour chaque commune où au moins une personne a répondu à l'enquête
Conditions de travail 2013, on compare ce qu'elle dit sur son travail et son
état de bien-être psychologique avec les résultats du premier tour des
élections présidentielles de 23 avril 2017.
L'enquête a pu porter sur 2513 communes (sur 35 051) dans lesquelles au
moins l'un des 16 120 répondants a été localisé.
Pour chacune de ces communes, les données suivantes sont disponibles :
pourcentage d'abstentionnistes et pourcentage des votes pour les quatre
candidats ayant recueilli le plus de suffrages exprimés.
Ceci permet de distinguer les situations suivantes avec un score de 5 moyen de 65, un
pourcentage de symptômes dépressifs moyen de 10% et un taux moyen d'épisodes
dépressifs majeurs (EDM) de 5.6 (je citerai dans les différentes situations,
les résultats s'éloignant de la moyenne) :
ü les communes avec une abstention supérieure ou égale à 26% (8%) où les
répondants présentant un taux de 11% de dépressifs et 7.9% d'EDM ;
ü les votes pour Mme Le Pen (FN) supérieurs ou égaux à 30% (25%) avec un
score Who 5 moyen de 65.3, supérieur à la moyenne, et un taux d'EDM de 6.7%
(les épisodes dépressifs sont dans la moyenne de 10%) ;
ü les votes pour M. Fillon supérieurs ou égaux à 28% (19%) avec un score
Who 5 plus faible que la moyenne (64.1) et des taux de symptômes dépressifs
(9.5%) et d'EDM (5.3%) parmi les plus faibles ;
ü les votes pour La République en marche avec des scores supérieurs ou
égaux à 24% (17%) avec un score moyen au Who 5 le plus faible (62.7), 11.3% de
symptômes dépressifs et, en revanche, un pourcentage d'EDM parmi les deux plus
faibles (4.9%) ;
ü les votes pour M. Mélenchon (la France insoumise, LFI) supérieurs ou
égaux à 24% (13%) avec un score au Who 5 de 63.7, 11% de symptômes dépressifs
et 5.9% d'EDM ;
ü les communes sans vote dominant (32%) avec un score Who 5 de 65.4,
supérieur à la moyenne, un pourcentage de symptômes dépressifs (9%) et d'EDM
(4.9%) inférieurs à leurs moyennes.
Ainsi, il apparaît que le bien-être psychologique - de même que les
différentes catégories des deux typologies - n'est pas corrélé
significativement aux résultats des candidats, même si l'on contrôle les
variables sociodémographiques et de vie personnelle.
En revanche, les personnes résidant dans des communes avec niveau de vote
élevé pour le FN ou d'abstention ont une plus forte probabilité, toutes choses étant
égales par ailleurs, de présenter des troubles de santé mentale.
Cependant, les analyses statistiques permettent d'établir une corrélation
entre certaines des variables élémentaires liées au travail et l'expression des
votes ou l'abstentionnisme. Ainsi, l'autonomie apparaît plus faible dans les
communes où prédominent l'abstention et le vote FN ou celui pour La France
insoumise.
Dans les communes où l'abstention prédomine, 23% (16% pour l'ensemble)
répondent que le travail est strictement prescrit, 22% indiquent qu'ils ne
peuvent prendre d'initiatives (19% pour l'ensemble), 48% sont exposés un
travail répétitif (39% pour l'ensemble), 32% doivent appliquer des consignes
strictes (27% dans l'ensemble) et 23% ne peuvent modifier leurs horaires en cas
d'imprévu (18% en général). L'ensemble de ces corrélations sont fortement
significatives avec un OR dépassant 1.20.
Le vote FN est aussi corrélé à une faible autonomie mais dans une moindre
mesure que pour l'abstention.
Le vote pour M. Macron (La République en marche) est plutôt corrélé
positivement avec le niveau d'autonomie.
Si l'on reprend la corrélation entre différentes variables liées au
travail et les votes, on retrouve ceci :
ü le travail répétitif est surreprésenté chez les abstentionnistes (48.3%),
le vote FN (46.1%) et LFI (42.8%) et très faible dans les votes Fillon (30.6%)
et LREM (31%) pour un ensemble de 38.7% ;
ü le fait de ne pas apprendre de nouvelles choses est surreprésenté chez
les abstentionnistes (21.2%), le vote FN (22.7%) et inférieur à l'ensemble de
18.8% dans les autres votes ;
ü le travail ne nécessite pas d'initiatives chez 22.1% des
abstentionnistes, 20.2% des votants FN et 20.6% de ceux votant LFI pour un ensemble
de 18.7% ;
ü l'application de consignes strictes concerne 31.9% du vote
abstentionniste, 29.9% du vote FN et 29.3% du vote LFI contre 27.3% pour
l'ensemble ;
ü l'impossibilité de faire varier les délais est présente chez 37.8% des
abstentionnistes, 35.7% du vote FN et 33.3% du vote LFI contre 34.6% pour
l'ensemble.
En conclusion, les données fournies confirment
l'existence de liens entre l'organisation du travail, en particulier le manque
d'autonomie, et les comportements électoraux. De toutes les dimensions du
travail, c'est l'autonomie qui apparaît la plus fortement liée aux
comportements électoraux. Pour l'auteur, "
Les conditions de travail n’ont pas seulement un effet sur la santé mentale et
physique des personnes, elles peuvent aussi influencer la santé démocratique du
corps social. "
http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/travail_et_bien-etre_tc_vd_2.pdf
·
Rapport sur l'électro-hypersensibilité (Anses)
Je vous cite ci-joint le commentaire qui figure sur le site de l'Anses
qui résume bien la problématique posée par un nombre non négligeable, y compris
dans le milieu du travail, de personnes se plaignant d'une intolérance aux
ondes électromagnétiques. Le rapport de l'Anses n'apporte pas de solution
miracle mais permet de faire un point précis sur l'électro-hypersensibilité
(EHS).
" Hypersensibilité aux ondes électromagnétiques : amplifier
l’effort de recherche et adapter la prise en charge des personnes concernées
Actualité du 27/03/2018
L’Agence publie ce jour les résultats de son expertise relative à
l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Ce travail s’est appuyé sur
l’ensemble de la littérature scientifique disponible, ainsi que sur un grand
nombre d’auditions : médecins hospitaliers et généralistes, chercheurs,
associations et personnes concernées. L’expertise met en évidence la grande
complexité de la question de l’électro-hypersensibilité (EHS), tout en
concluant, en l’état actuel des connaissances, à l’absence de preuve
expérimentale solide permettant d’établir un lien de causalité entre
l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les
personnes se déclarant EHS. Par ailleurs, l’Agence souligne que la
souffrance et les douleurs exprimées par les personnes se déclarant EHS
correspondent à une réalité vécue les conduisant à adapter leur quotidien pour
y faire face. Dans ce contexte, l’Agence recommande une prise en charge
adaptée des personnes concernées ainsi que la poursuite des travaux de
recherche, notamment en mettant en place des études dont les conditions
expérimentales prennent en compte les conditions de vie des personnes se
déclarant EHS.
Les radiofréquences constituent un objet de préoccupations sanitaires,
environnementales et sociétales important depuis plusieurs années, en France
comme à l’étranger. Malgré les mesures mises en place pour encadrer et surveiller
les niveaux d’exposition aux champs électromagnétiques, la littérature
scientifique rapporte depuis plusieurs décennies et de façon continue des cas
de personnes souffrant de troubles divers attribués à des expositions aux
champs émis par les appareils électroménagers, les installations électriques et
les dispositifs communicants.
Dans ce contexte, l’Agence a publié des avis et rapports d’expertise
collective notamment en 2003, 2005, 2009, 2013 et, le plus récent, en 2016,
relatifs aux risques potentiels pour la santé de l’exposition aux
radiofréquences. Elle a également souhaité accorder à la question de
l’hypersensibilité électromagnétique (EHS) toute l’attention qu’elle mérite, en
lui consacrant une expertise spécifique et approfondie.
Cette expertise, publiée ce jour est basée sur l’analyse de la
littérature scientifique et un grand nombre d’auditions (médecins hospitaliers
et généralistes, chercheurs, associations et personnes concernées). Elle a
également été enrichie de données issues de plus de 500 commentaires
complémentaires de scientifiques et parties prenantes intéressés, dans le cadre
de la consultation publique ouverte du 27 juillet au 15 octobre 2016 sur la
base d’un pré-rapport d’expertise.
Conclusions et
recommandations de l’Agence
L’expertise de l’Agence met en évidence la grande complexité de la
question de l’électro-hypersensibilité. Tout d’abord, il n’existe pas, à ce
jour, de critères de diagnostic de l’EHS validés, et il résulte de l’expertise
que la seule possibilité pour définir l’EHS repose sur l’auto-déclaration des
personnes.
L’Agence conclut
également que les douleurs et la souffrance (maux de tête, troubles du sommeil, de l’attention
et de la mémoire, isolement social, etc.) exprimées par les personnes se
déclarant EHS correspondent à une réalité vécue, les conduisant à adapter leur
quotidien pour y faire face.
Les 40 experts, mobilisés pendant près de quatre ans, ont investigué un
grand nombre d’hypothèses pour comprendre ces symptômes. Toutefois, les
connaissances scientifiques actuelles ne mettent pas en évidence de lien de
cause à effet entre les symptômes dont souffrent les personnes se déclarant EHS
et leur exposition aux ondes électromagnétiques. Néanmoins, les symptômes, qui
peuvent avoir un retentissement important sur la qualité de vie de ces
personnes, nécessitent et justifient une prise en charge adaptée par les
acteurs des domaines sanitaire et social.
À ce titre, l’Agence recommande de solliciter la Haute autorité de santé
afin d’examiner la pertinence de formuler des recommandations destinées aux
professionnels de santé pour une prise en charge adaptée des personnes se
déclarant EHS. L’Agence recommande également de développer la formation des
professionnels de santé sur la problématique de l’électro-hypersensibilité, la
formation des acteurs sociaux à l’accueil et à l’écoute des personnes se
déclarant électro-hypersensibles, ainsi qu’à la prise en compte, dans leurs
pratiques, de leurs questions et de leurs attentes, et de favoriser la
coordination entre les acteurs impliqués dans leur prise en charge.
L’Agence recommande également de poursuivre les travaux de recherche :
ü en
renforçant les interactions entre scientifiques et associations de personnes se
déclarant EHS ;
ü en
soutenant la mise en place d’infrastructures de recherche adaptées à l’EHS,
pour réaliser notamment des études de suivi à long-terme, et en veillant à ce
que les conditions expérimentales soient contrôlées et prennent en compte les
conditions de vie des personnes se déclarant EHS ;
ü en
pérennisant le financement de l’effort de recherche sur les effets sanitaires
des radiofréquences."
·
Les salariés et les nouveaux enjeux du travail (BVA-Salesforce)
Il s'agit d'un
sondage réalisé par BVA pour Salesforce qui est une plateforme de gestion de la
relation clients.
Ce sondage est
intitulé " Les salariés et les
nouveaux enjeux du travail : projections et attentes à l'égard de l'entreprise
" a été publié le 28 mars 2018.
Méthodologie
Ce sondage a été
réalisé auprès d'un échantillon représentatif de la population française par
Internet entre le 14 et le 19 mars 2018. Un échantillon de 1202 salariés
représentatifs de la population salariée âgée de 18 ans et plus a été déterminé
en fonction de la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe,
âge, catégorie socioprofessionnelle (CSP), région, secteur d'activité et taille
de l'entreprise dans le privé et de l'établissement dans la Fonction publique.
Des salariés en quête de sens
La motivation au travail
La motivation,
notée de 1 à 10, fournit un résultat moyen de 6.7 avec 22% de notes de 0 à 5
qui traduit une démotivation, encore plus
marquée chez les seniors (26%), les salariés à temps partiel (29%) et
les ouvriers (31%).
On retrouve 41% de
notes 6 et 7 et 36% de notes de 8 à 10. Parmi ces derniers les plus motivés
sont les salariés des petites entreprises (44%) et les managers (42%).
Le besoin de reconnaissance et la quête de sens
Le manque de
reconnaissance du travail touche 45% des travailleurs, ceux du secteur public
sont 52% à se montrer insatisfaits de la
reconnaissance au travail contre 42% des salariés du privé.
L'absence
d'intérêt pour le travail concerne 19% des travailleurs, elle est plus
fréquente chez les agents publics (25%) et n'épargne pas les cadres puisque 12%
d'entre eux sont concernés.
Perception des évolutions du monde du travail
Un peu plus d'un
quart des personnes interrogées (27%) ont le sentiment que le monde du travail
évolue à un bon rythme, 37% qu'il évolue trop vite et 35% pas assez vite.
Les seniors de 50
à 64 ans sont 50% à estimer que le monde du travail évolue trop vite, de même
que 42% des agents du public.
En revanche, les
moins de 35 ans sont 43% et les salariés du privé 37% à estimer que le monde du
travail n'évolue pas assez vite.
Perception de l'évolution de son métier…
A la question " Personnellement, pensez-vous que le
métier que vous exercez actuellement existera toujours dans 15 ans ? ",
44% répondent oui, mais moins de personnes l'exerceront et 44% répondent oui en
indiquant qu'il n'y aura pas de grand changement. Mais, 4% des répondants
indiquent que leur métier aura complètement disparu et 8% qu'il sera
complètement automatisé [NDR - Ce qui peut aussi, a priori, correspondre au
fait qu'il aura disparu !].
Ainsi une majorité
de 56% estime que son métier n'existera plus ou sera de moins en moins exercé
dans les 15 prochaines années. Ce pourcentage monte à 71% parmi les
fonctionnaires et 61% dans le secteur industriel.
Et des inquiétudes sur sa capacité à rebondir
Une majorité de
61% des travailleurs estiment qu'il sera très difficile (12%) ou plutôt
difficile de changer de métier et 30% qu'il sera plutôt facile (27%) ou très
facile (3%) d'en changer. Un taux de 8% des répondants indiquent qu'ils seront
à la retraite et 1% ne se prononcent pas.
Le sentiment de
difficulté à changer de métier est encore plus fort chez les ouvriers (71%),
les non diplômés (68%) et les salariés des petites entreprises (66%). En
revanche cela s'avère facile chez 43% des moins de 35 ans, les bacs plus 2 ou
plus (36%) et les cadres (35%).
Optimisme vis-à-vis de l'avenir
Une majorité des
répondants (60%) se déclarent plutôt optimistes (54%) ou très optimistes (6%) à
l'égard de l'avenir alors que 39% sont plutôt pessimistes (33%) ou très
pessimistes (6%).
Certains sont
surreprésentés chez les optimistes, les
jeunes de moins de 35 ans (68%), les cadres (65%) et les salariés du privé
(63%) alors que l'on retrouve parmi les pessimistes les seniors (48%), les
agents du public (49%) et les salariés précaires (49% des CDD et 50% des temps
partiels).
Les manquements des entreprises
Une majorité de
54% des travailleurs estiment que leur entreprise n'accorde pas assez
d'importance à la transmission des savoirs.
Ils sont 51% à
estimer que leurs entreprises ne prennent pas assez en compte leurs demandes
spécifiques (télétravail, horaires aménagés, etc…).
Enfin 47% des
travailleurs considèrent que leur entreprise a tendance à négliger la sécurité,
la santé et le bien-être des salariés.
Une aspiration au télétravail
Aujourd'hui,
seulement 7% des travailleurs sont de manière régulière, soit au moins un jour
par semaine, en télétravail, 14% le sont de manière occasionnelle et 79% n'y
sont jamais.
A la question de
savoir si la personne souhaiterait faire du télétravail, 35% répondent oui, 25%
non et 39% indiquent que le télétravail n'est pas compatible avec leur
activité.
La demande de
télétravail, pour ceux qui n'en font pas, est plus forte chez les cadres (53%),
les habitants de l'Ile de France (43%) et les foyers avec enfants (38%).
Le bien-être au travail est une priorité
Une majorité de 59%
des répondants a placé le bien-être au travail comme une priorité sur laquelle
il faut agir dans le monde du travail (68% des 18-24 ans et 64% des agents du
public). Il est suivi par le pouvoir d'achat (58% mais 62% des ouvriers et 61%
des 35 ans et plus), les conditions de travail (56%, avec 77% des agents de la
Fonction publique hospitalière et 64% des ouvriers), les conditions de départ à
la retraite telles que l'âge ou le
montant de la retraite (34%, surtout marqué chez les seniors : 49% des
50-64 ans), l'accès à l'emploi des personnes au chômage (29%), la formation et
la mobilité professionnelle (27% avec une surreprésentation des cadres avec
37%, des 25-34 ans avec 33% et des salariés des entreprises de plus de 1000
salariés avec 31%) et le temps de travail (23%), etc…
·
Les
chiffres 2017 du Régime général de retraite (Cnav)
Vous pourrez
consulter les documents sur les pensionnés du Régime général à fin 2017 en
pièce jointe et à l'adresse figurant en fin de chaque commentaire.
Les pensionnés du Régime général
Nombre total de retraités
et caractéristiques
Au
31 décembre 2017, il y a 14 139 534 pensionnés dont 13 379 741 pensionnés en
droit direct (6 267 116 hommes et 7 8112 625 femmes) et 2 728 607 pensionnés de
droits dérivés qui correspondent aux réversions (2 529 472 femmes).
Parmi
les pensionnés de droit direct, on dénombre 11 299 265 pensions normales (5 495
067 hommes et 5 804 198 femmes), 754 743 pensions d'ex-invalides (334 240
hommes et 420 503 femmes) et 1 325 093 pensions pour inaptitude au travail (437
756 hommes et 887 337 femmes).
L'âge
moyen de départ à la retraite est 74.1 ans, 73.1 ans pour les hommes et 74.9
ans pour les femmes.
Retraites anticipées
Les
retraités par anticipation du fait d'une longue carrière sont au nombre de 1
460 329 (1 038 071 hommes et 422 858 femmes).
Les
retraités par anticipation des assurés handicapés ou des travailleurs
handicapés sont au nombre de 21 852 (14 212 hommes et 7640 femmes).
Les
retraités au titre de l'exposition à l'amiante sont 34 498 (27 846 hommes et
6652 femmes).
Enfin,
il y a 20 769 retraités au titre d'une incapacité permanente avec exposition à
des facteurs de pénibilité selon la loi de 2010 (13 211 hommes et 7558 femmes).
Montants des retraites
Le
montant mensuel moyen des pensions des 13 379 741 bénéficiaires d'un droit
direct (servi avec ou sans droit dérivé) est de 702 €, 766 € pour les hommes et
647 € pour les femmes.
Pour
les 5 173 700 retraités avec une carrière complète au Régime général, le
montant mensuel moyen est de 1021 € sans majoration enfant et 1053 € avec 10%
de majoration enfant. Pour les hommes, les montants mensuels moyens sont
respectivement de 1113 € et 1151 € sans et avec majoration enfant de 10%. Pour
les femmes ces montants sont de 917 € et 942 € sans et avec majoration enfant
de 10%.
Dépenses engendrées par
les pensions de retraite
La
dépense annuelle nette en prestation légales est de 115 milliards €, dont 85%
pour les droits directs.
Cette
dépense est en augmentation de 1.9% par rapport à celle de 2016.
Flux des retraités en 2017
En 2017, il y a eu
795 837 nouveaux retraités (324 163 hommes et 471 674 femmes), dont 632 626 en
droits directs (302 630 hommes et 329 996 femmes).
Parmi les nouveaux
pensionnés, 52 456 concernent des ex-invalides (23 731 hommes et 28 725 femmes)
et 45 979 pensions pour inaptitude au travail de la Sécurité sociale (19 384
hommes et 26 595 femmes).
L'évolution des
nouvelles pensions est de 1.75% par rapport à 2016, + 3.1% pour les droits
directs et - 3.4% pour les droits dérivés.
En 2017, 162 534
salariés ont pris une retraite anticipée pour carrière longue (107 2046 hommes
et 55 288 femmes), 2776 retraites de personnes handicapées et travailleurs
handicapés (1706 hommes et 1070 femmes).
Ces retraites ont
été prises globalement à 97,4% entre 60
ans et l'âge légal de départ à la retraite (97.3% pour les hommes et 97.6% pour
les femmes).
Les mesures
dérogatoires facilitant un départ à la retraite concernent 4789 salariés pour
une exposition à l'amiante (3851 hommes et 918 femmes) et 3572 pour une
incapacité permanente chez des sujets exposés aux pénibilités dans le cadre de
la loi de réforme des retraites de 2010 (2161 hommes et 1411 femmes).
Le montant moyen
mensuel des nouvelles pensions de droit direct, pour les 296 285 salariés ayant
une carrière complète au Régime général est de 1102 €, 1213 € pour les hommes
et 994 € pour les femmes.
L'âge moyen de
départ à la retraite est de 62.5 ans, 62.2 ans pour les hommes et 62.8 ans pour
les femmes pour les retraités de droit direct.
La durée moyenne
d'activité de ces retraités en droit direct a été 126 trimestres, 122 pour les
hommes et 129 pour les femmes. Cette durée a été de 146 trimestres (143 pour
les hommes et 149 pour les femmes) pour les salariés ayant bénéficié d'une
retraite anticipée et de 118 trimestres pour les retraités de droit commun (111
pour les hommes et 124 pour les femmes).
Une nouvelle
semaine avec son lot d'informations… et l'attente de celles qui devraient
arriver durant le mois d'avril… Patience…
Jacques Darmon
Si vous souhaitez
ne plus figurer sur cette liste de diffusion, vous pouvez m'en faire part à
l'adresse suivante : jacques.darmon@club-internet.fr.
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